Le coordinateur humanitaire des Nations Unies au Niger Fodé Ndiaye a appelé samedi la communauté internationale à mobiliser ses ressources pour la crise humanitaire née après l'attaque massive de Boko Haram à Bosso, dans le sud-est du Niger.
"Avant les événements nous avions dans notre plan de réponse humanitaire 75 millions de dollars. Au moment où je vous parle il nous manque 3 dollars sur 4 et ça c'était avant les événements. Il est important d'avoir une plus grande mobilisation de la communauté internationale", a affirmé à l'AFP M. Diaye à son retour de Diffa, capitale de la province où a eu lieu l'attaque.
Selon les autorités nigériennes, 26 soldats avaient été tués la semaine dernière dans un assaut lancé par le groupe jihadiste nigérian Boko Haram à Bosso, une localité du Niger proche de la frontière avec le Nigeria et le Tchad.
Quelque 50.000 personnes ont fui la zone, dans un secteur qui accueillait déjà de nombreux camps de réfugiés en raison du harcèlement de Boko Haram.
"Ce sont des milliers de personnes qui sont sur les routes (...) dans des conditions extrêmement difficiles, sans eau, sans abri. Certains sont étalés sous des arbres avec cette chaleur accablante en ce mois de ramadan", a expliqué M. Diaye.
"A Kijendi (camp qui comptait 12.000 personnes avant l’attaque) habituellement, le docteur reçoit dix patients (par jour). Il en reçoit actuellement 100 par jour", a-t-il précisé.
"Si on ne fait pas attention cette crise aura une incidence sur les pays du lac Tchad, qui peut être une incidence très grave, durable", a-t-il prévenu, soulignant que le "premier besoin" était l'eau. Les humanitaires apportent des citernes d'eau aux déplacés et vont procéder à des forages.
Le problème de l'eau risquait d'ailleurs de se transformer en affrontement communautaire, le bétail des éleveurs de la région s'abreuvant aussi aux puits déjà sollicités.
Selon une autre source humanitaire à Niamey, un affrontement entre des Bouroumas et des éleveurs peuls a d'ailleurs fait un mort samedi.
Deux mille soldats de l'armée tchadienne, la plus aguerrie de la région, doivent lancer de façon imminente une contre-offensive contre Boko Haram dans la région, en coordination avec le Nigeria, le Niger et le Cameroun.