Le ministre nigérien de la Défense, Hassoumi Massaoudou, est revenu jeudi sur la situation à la frontière nigériane, où Boko Haram a attaqué Bosso il y a une semaine. Il a annoncé que le Niger et le Tchad préparait une vaste offensive contre les islamistes.
Le Niger et le Tchad vont lancer, en coordination avec le Nigeria et le Cameroun, une contre-offensive « dans les plus brefs délais » pour prendre « en tenaille » Boko Haram, a annoncé jeudi 9 juin le ministre nigérien de la Défense, Hassoumi Massaoudou. Un contingent de 2 000 soldats tchadiens fait actuellement mouvement vers le Niger dans le cadre de cette offensive.
« Nous préparons dans les plus brefs délais avec le Tchad une opération d’intervention au nord Nigeria, ça se prépare et ça s’accélère », a affirmé le ministre lors d’une conférence de presse à Niamey. Les soldats tchadiens « arriveront au Niger dans les plus brefs délais. Nous sommes vulnérables en restant statiques », a-t-il estimé.
En outre, selon Hassoumi Massaoudou, des hélicoptères nigériens et des Sukhoï tchadiens bombardent depuis quelques jours les positions de Boko Haram.
Une triple offensive
L’opération se fera à partir du sud-est du Niger, sous le commandement de la Force multinationale mixte dirigée par le général nigérian Lamidi Adeosun. Le Niger et le Tchad « engageront immédiatement » leurs troupes. Le Nigeria lancera un mouvement à partir du sud de son territoire et « le Cameroun avancera de côté ». L’objectif est « de prendre en tenaille » Boko Haram, a détaillé le ministre.
« Notre objectif, c’est que nos forces soient de l’autre côté de la frontière (…) ; l’intérêt stratégique c’est d’occuper le nord du Nigeria pour protéger nos frontières », a-t-il poursuivi, tout en assurant que « l’autorisation d’occuper » cette zone était « acquise depuis longtemps » auprès de Abuja.
En mars 2015, les armées du Tchad et du Niger avaient déjà mené une offensive d’envergure sur le sol nigérian et étaient parvenus à chasser les combattants de Boko Haram de plusieurs de leur fiefs, dont Malam Fatori et Damasack. Mais, après le départ des militaires, Boko Haram a réoccupé ses deux anciens bastions. « Ces localités ne sont pas encore occupées par nos troupes », mais elles sont « sous surveillance quotidienne », avait déclaré fin avril le général Adeosun.