Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article





  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Session de l’Assemblée Nationale : La DPG de Brigi serait-elle culturelle ?
Publié le jeudi 16 juin 2016   |  Le Monde d'Aujourd'hui


Brigi
© Autre presse par DR
Brigi Rafini,le Premier ministre


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

La Déclaration de Politique Générale du Premier ministre Brigi Rafini vient de passer devant les élus du peuple, donc devant le peuple nigérien. Même si elle prend une certaine distance par rapport à celle du Président de la République, parce que plus exécutoire et aussi démagogique, la DPG du chef du gouvernement reste plombée et cossue, reprenant les grandes lignes des actions déjà sues. Chapitre après chapitre, le premier Ministre aligne les objectifs poursuivis selon le plan dressé par le Programme du Président Issoufou Mahamadou. Le schéma est connu, il s’agit juste de changer de verbe, de passer d’un objectif général et globalisant à un objectif opérationnel, comme dirait le pédagogue.
La première parle au futur lointain ou proche, la seconde repose sur un présent que l’on veut à tout prix faire immédiat. Exécutoire en termes d’objectifs palpables de ce que l’on veut réaliser ou construire, mais aussi démagogique du fait qu’elle remodèle excellemment du déjà entendu pour en faire un inédit. Que voulez-vous ? Le Premier ministre Brigi Rafini est un fin technocrate moulé dans des écoles de formation d’administrateurs. Il sait user de démagogie pour se tirer d’affaire, surtout pour faire miroiter au peuple ce qu’il attend ou ce qu’il veut entendre. De la somme rocambolesque des projets et autres actions à entreprendre annoncés dans le Programme du Président Issoufou Mahamadou, Brigi Rafini a puisé l’essentiel de ce qu’il faut réaliser ; au fait …ce qui est réalisable, faisable avec les miettes laissées par les détournements, les pots de vin et autres faux-fuyants dont excelle désormais le Guri system. Le Premier ministre reste beaucoup plus pondéré que son Président qui voit gros, peut-être trop gros. Il est même prudent Monsieur le premier ministre car il sait très bien que ce sont les hommes qui agissent et, ceux du Guri system ne sont absolument pas fiables. D’ailleurs, un couloir de cette fameuse DPG en fait écho.
Ceci dit, l’axe principal sur lequel reposent toutes les actions et les prévisions, reste ce contenu culturel de plus en plus galvaudé, tant demeure – t – il encore flou dans la tête de beaucoup de Nigériens. Déjà galvaudée à la naissance, la renaissance culturelle se veut un créneau porteur qui sous-tendrait toutes les actions à venir dans le pays. Il s’agit, dit-on, de façonner un nouveau type de Nigérien, imbu de civisme et de patriotisme, résolument tourné vers la marche en avant, c’est-à-dire en phase avec les nouvelles normes et idéologies qui font marcher le monde. D’accord, c’est très beau tout ça !

Au demeurant, l’objectif poursuivi reste donc un combat titanesque pour arriver à remodeler les consciences pour que chaque individu aie une vision qui, elle-même, est une déclinaison de la vision générale partagée par tous. Reconnaissant bien les tenants et les aboutissants d’une telle démarche, le Premier ministre a, d’emblée, orienté les esprits vers l’éducation et la formation. Il faut éduquer et former le peuple car c’est à lui qu’il revient de relever le défi, de concevoir et d’encadrer les actions de développement. C’est justement à ce niveau que le bât blesse. Les hommes, les vrais acteurs du développement, c’est tout ce qui manque au Guri system. En effet depuis les tout premiers jours du premier mandat du Guri, l’unanimité a été faite sur cette question. La réalité était apparue assourdissante : le Président Issoufou Mahamadou est très mal encadré ; le Guri ne dispose pas de cadres suffisamment édifiés pour conduire les activités de développement. Le planificateur Amadou Boubacar Cissé l’avait relevé à cette période et personne ne l’avait contesté. Le Président du LUMANA FA l’avait aussi relevé et tous étaient d’accord avec lui. Le Guri lui-même l’a reconnu car il avait fait un argument de base pour la mise en place du gouvernement d’union nationale. Depuis lors, depuis que cette saisissante réalité avait été connue et acceptée par tous, qu’est-ce qui a été fait concrètement pour corriger ou changer la donne ? A-t-on initié des campagnes de formations ou de sensibilisations pour améliorer les capacités de potentiel humain ? Absolument pas ; vous savez mieux que moi ce à quoi les gens s’étaient beaucoup plus livrés. Cela veut tout simplement dire que les hommes, les vrais acteurs en charge de conduire le développement et d’opérer le remodelage culturel, ces acteurs font encore défaut. Il y a certes quelques individus qui émergent du lot et qui possèdent une expertise réelle sur la question. Cependant, ils ne seront pas concernés à cause de ce que vous savez. Comme à l’accoutumée, on préférera coopter le frère, le cousin, l’épouse… le proche. Adieu la compétence ou la vertu.
Ceci dit, cet élan de frénésie générale qui veut tout reposer sur cette chose culturelle (on ne voit toujours pas très clair cette option) risque bien d’être étouffé dans l’oeuf par manque d’encrage. La chose culturelle est un aspect des plus originaux et des plus caractéristiques pour un peuple donné. C’était ce que les Occidentaux avaient compris au moment où ils préparaient leur arrivée dans les colonies qu’étaient nos pays. Ils s’étaient évertués à vilipender et à triturer notre fond culturel pour finir par nous en imposer un, le leur qu’ils disaient correspondre à la Civilisation Universelle. Ils s’étaient donnés martel en tête pour réussir cet objectif. L’école, l’administration coloniale, tout avait été mis en oeuvre pour l’atteinte de cet objectif. Le résultat était édifiant ; une grande partie de nos peuples avait été pervertie, convertie ou remodelée selon les valeurs culturelles du colonisateur. Des êtres hybrides coupés de leur milieu et aussi à des années-lumière de ce qu’ils recherchaient, étaient nés. Une fois ce travail de sape effectué, il avait été facile de faire main basse sur nos terres et nos ressources, souvent par le truchement de ces commis hybrides qui ont du mal à se définir. Voilà le grand mal de la colonisation dur nos pays. Aujourd’hui, au 21ème siècle, est-ce bien cette erreur que l’on cherche à redresser à travers cette boutade de « renaissance culturelle ? ». Difficile de répondre avec exactitude à cette question car pour le moment l’on ignore tout du contenu de cette option. D’ores et déjà il se pose cette question douloureuse de déficit humain. Faudrait-il former ou formater le citoyen nigérien ? L’un et l’autre car l’enjeu en vaut la taille. Mais, attention à ne pas se tromper de cible.

NAROWA

 Commentaires