Le ministre de la Défense Nationale du Niger, Hassoumi Massaoudou, a annoncé vendredi matin sur les ondes de Radio France International (RFI), le démarrage depuis mardi, d’une grande offensive lancée contre le groupe terroriste Boko Haram.
Selon M. Massaoudou c’est l’événement de Bosso, en l’occurrence l’attaque du 3 juin dernier, qui a révélé l’urgence de l’offensive que devait mener la force multinationale. C’est ainsi que depuis ce mardi,
a commencé l’offensive attendue depuis des mois avec les forces des différents pays de la coalition convergeant vers le Nigeria.
L’objectif visé à travers cette offensive, a-t-il expliqué, en réponse aux questions de RFI, « c’est de reconquérir les bases de Malanfatori et de Damasak…en fait, toute la bordure et tout ce qu’il y a de l’autre côté de la frontière du Niger. Quand nous occuperons ces bases, nous disposerons alors d’une profondeur stratégique qui nous permettra de souffler et aux populations de revenir dans leurs villages ».
Selon lui, avec l’attaque de Bosso, qui était « une attaque massive et mécanisée », il est évident que « le monstre s’est reconstruit pendant que nous étions là en train d’attendre de mettre en place la force
multinationale et que nous étions tous retranchés sur nos frontières respectives… »
On pensait a-t-il poursuivi, « qu’ils étaient réduits à faire des attaques kamikazes, des attaques asymétriques, maintenant ils ont reconstitué leurs forces militaires et on a maintenant à faire à une armée ».
« Ils nous ont donné l’impression qu’ils n’existaient pas en terme de capacité militaire, d’ailleurs nous tous avons dit cela. Aujourd’hui nous avons compris que nous nous sommes trompés. Donc il faudra nécessairement retourner au Nigeria, les combattre là où ils sont et
les vaincre sur place et cette fois-ci de manière durable », a-t-il martelé.
Le dernier bilan établi par le ministère de la Défense après l’attaque perpétrée contre Bosso, dans la nuit du vendredi 2 au samedi 3 juin, fait état de 26 morts du côté des Forces de défense et de sécurité (24 nigériens et 2 nigérians) et 55 morts côté ennemis.
L’une des plus lourdes pertes qu’a subie l’armée nigérienne face à Boko Haram.