Le moringa communément appelé kopto ou ''windu bundu'' en Zarma, ''zogala ou el makka'' en Haoussa, est une plante aux vertus multiples. Riche en vitamines, il fait aujourd'hui partie des aliments les plus consommés par les Nigériens pendant la rupture du jeûne. Pendant le Ramadan, il est difficile d'en trouver sur le marché surtout à certaines heures de l'après-midi.
Il suffit de faire un tour au petit marché pour voir comment les clients se bousculent devant les vendeuses de cette denrée qui occupe de plus en plus une place de choix dans l'alimentation des Niaméens. En effet, en plus de son usage exclusivement alimentaire, le moringa peut être utilisé comme complément nutritionnel pour traiter un certain nombre de pathologies et maladies telles que la malnutrition, la carence en micronutriments, l'anémie, les ulcères, l'hypertension, le diabète etc. Ces feuilles vertes utilisées principalement lors de cérémonies traditionnelles (mariage, baptême) deviennent aujourd'hui l'un des mets préférés de presque tous les Nigériens. Ce qui amène beaucoup de femmes à s'adonner à la vente du moringa cuit, une activité lucrative en tout temps.
Selon Mme Tanda, vendeuse du kopto au petit marché de Niamey qui exerce cette activité depuis bien longtemps, ce commerce n'est pas du tout facile car il faut se réveiller très tôt le matin pour se rendre au marché de Djémadjé afin de se procurer ces feuilles vertes désormais convoitées par beaucoup de familles nigériennes. Parfois dit-elle, il faut attendre jusqu'à une heure tardive, l'arrivée des véhicules chargés des précieuses feuilles vertes en provenance des localités environnantes. Cependant Tanda ne cache pas sa satisfaction car dit-elle depuis le premier jour du mois de Ramadan, elle arrive à vendre très tôt son kopto et rentrer tranquillement à la maison pour préparer les plats du soir pour la rupture du jeûne. « A nos clients habituels qui sont les commerçants s'ajoutent les clientes qui viennent de la ville pour spécialement acheter notre produit » nous a-t-elle confié. Certaines viennent pendant la pause et d'autres attendent après les heures de service.
Selon Mme Ittou une autre vendeuse de kopto, la clientèle se fait un peu rare par rapport à la première semaine du mois de jeûne où une cliente peut acheter à elle seule pour 5000FCFA. Parlant des prix, elle affirme que le petit sac de feuilles vertes (50 kg) se vend entre 3000 et 3500 FCFA tandis que celui de 100 kilogrammes se vend entre 15.000 et 25.000 FCFA. Selon les explications données par cette vendeuse, la hausse des prix de cette denrée est due à sa faible disponibilité au niveau des villages environnants qui alimentent les marchés de Niamey. « Depuis quelques temps, nous achetons le kopto qui vient de la région de Dosso plus précisément Birni N'Gaouré» confie Mme Ittou.
A Côté de ces vendeuses du kopto opèrent celles de pâte d'arachide communément appelé ''tigadigué'', ingrédient incontournable dans la préparation du kopto. Les recettes à base du kopto sont diverses. Certains le mangent mélangé avec du couscous ou avec du haricot, mais la forme la plus connue et certainement la plus prisée est le kopto malaxé avec la pâte d'arachide et bien assaisonné à l'ail, au piment vert, à l'oignon et à l'arôme etc. Il faut noter que le kopto est devenu aujourd'hui une spécialité nigérienne qu'on présente à nos hôtes au cours des rencontres tels que les ateliers, les séminaires, les foires et autres cérémonies événementielles. C'est ainsi lors d'une rencontre régionale organisée à Niamey, les participants des pays africains après avoir goûté à cette spécialité qui est le « kopto» ont approché nos compatriotes pour demander des explications sur la préparation de ce met. Beaucoup ont promis qu'une fois de retour dans leurs pays, ils demanderont à leurs femmes de leur en préparer. C'est dire que le kopto n'est pas seulement apprécié par les Nigériens.
Aïchatou Hamma Wakasso(onep)