En ce début de la période des pluies, la problématique de l'assainissement devient l'une des questions qui taraudent les esprits des habitants de Niamey. Presque tous les quartiers de la ville de Niamey sont concernés. Au centre ville, le problème est gérable en raison certainement de la multitude des routes bitumées. Cependant dans les quartiers périphériques de Niamey, Dieu seul sait les acrobaties qu'un simple piéton est contraint de faire à plus forte raison ceux qui sont à moto et ou un véhicule.
C'est exactement le cas du quartier Foulan Koira communément appelé Koira Tégui où le problème de l'assainissement se pose avec acuité en raison de l'inexistence des caniveaux censés faciliter les écoulements des eaux ; l'insuffisance des dépotoirs ou des poubelles pour permettre aux habitants de déverser les déchets solides et la présence des koris qui menacent sérieusement le quartier qui pourtant est l'un des grands quartiers de la commune II de Niamey.
D'après les explications fournies par le chef du quartier Koira Tégui M. Daouda Hamadou, pour comprendre le problème de l'assainissement dans ce quartier, il va falloir remonter à la période des lotissements. Selon lui, le tout premier plan de lotissement de ce quartier n'a pas été exécuté. Il avait été remplacé par un plan « bidon », dit-il qui malheureusement n'a pas tenu compte du volet assainissement. '' Il est inconcevable qu'un plan de lotissement ne puisse pas prévoir l'aspect assainissement dans un quartier de la ville'', a déploré le chef du quartier koira Tégui. Cette situation n'est que la conséquence d'une urbanisation incontrôlée de la ville de Niamey. On donne la latitude aux gens de construire dans des endroits où il n'existe pas le minimum en termes d'assainissement. En effet, en dehors de l'inexistence des caniveaux, le quartier koira est aujourd'hui sérieusement menacé par les koris. Chaque année, la menace ne fait que s'amplifier. ''Nous avons mené plusieurs démarches auprès des autorités municipales depuis au temps de M. Jules Ogué, à l'époque préfet maire de Niamey. Mais en vain. Mieux encore, nous avions mené des négociations au niveau des ONG qui intervenaient dans le domaine de l'hygiène et l'assainissement. Hélas, le problème reste entier car les koris continuent à s'agrandir. Pour redonner espoir aux habitants qui sont aux alentours de ces koris et rendre plus attrayant le quartier dans son ensemble, un véritable traitement des koris s'impose. Les habitants tentent du jour au lendemain de lutter contre l'ampleur de la menace en versant dans les koris des déchets solides. Mais c'est une peine perdue, car il suffit qu'il pleuve pour se rendre compte de l'accentuation de la menace'', explique M. Daouda Hamadou. A cela s'ajoute la dégradation de certaines ruelles du quartier, faute d'entretien. '' Nous demandons à la municipalité, à l'Etat de créer les conditions permettant de traiter ces koris qui ne font que perturber les habitants surtout en période de pluies, a souhaité le chef du quartier. Toutefois, il a reconnu que l'attitude, le comportement des populations ne sont pas de nature à encourager un réel changement. A titre, illustratif, on peut relever les dépotoirs sauvages qu'on voit un peu partout dans le quartier. Certaines écoles primaires dans de ce quartier sont victimes du comportement des habitants qui créent des dépotoirs sauvages à cote de ces lieux d'apprentissage. C'est dommage ! Par contre, un bon cadre de vie est gage une bonne santé. Nous devons entretenir, protéger ce cadre de vie. A propos des poubelles que les mairies installent dans les quartiers, M. Daouda Hamadou a affirmé que Koira Tegui ne dispose que d'une seule. C'est pourquoi, le chef du quartier a estimé que la municipalité doit davantage fournir des efforts pour doter son quartier des dépotoirs permettant quand même d'éviter le stockage des déchets. Auparavant, a dit le chef de quartier de Koira Tégui ''il y avait l'ONG Action contre la faim qui a aidé beaucoup les habitants de notre quartier dans le domaine de l'assainissement. Elle avait d'abord installé un comité qui a été doté de matériels pour organiser de façon périodique des séances de salubrité. Un comité avait travaillé pendant deux ans avant que le projet n'arrive à son terme, il y a quelques mois. Aux dernières nouvelles, on nous a notifié que les activités vont reprendre d'ici peu, a conclu M. Daouda Hamadou, chef du quartier Koira Tégui.
