NIAMEY -- Un calme précaire règne sur la ville de Diffa mercredi, mais la psychose se poursuit, nous a confié un habitant de la capitale nigérienne joint par Xinhua.
"Les patrouilles se poursuivent dans la région car les populations de cette zone vivent dans la peur à cause des attaques de Boko Haram", a-t-il deploré.
Hier encore, les combattants de la secte ont mené une nouvelle attaque dans deux villages de Kablawa, à 90 km de Diffa.
L'attaque a eu lieu au moment où les habitants de ces deux bourgades isolées effectuaient leurs prières du soir.
Les assaillants ont abattu l'imam de l'une des deux localités et se sont emparés de tous les stocks de nourriture des habitants.
Contrairement aux annonces faites, la force multinationale formée pour combattre les djihadistes de Boko Haram n'a pas lancé d'offensive à la frontière entre le Niger et le Nigeria, a confié une source locale.
Les troupes ne sont pas à Diffa et l'armée ne mène que des opérations de routine pour contrer d'éventuelles attaques de la secte, a-t-il précisé.
Selon le gouverneur de la région, la situation est sous contrôle. Mais il s'est abstenu de confirmer à Xinhua le démarrage de l'offensive tant attendue.
Pourtant, début juin, le ministre de la Défense nigérien Hassoumi Massaoudou avait donné de nombreux détails sur cette opération militaire.
Il avait ainsi indiqué que l'opération partirait du sud-est du Niger sous le commandement de la Force multinationale mixte dirigée par le général nigérian Lamidi Adeosun, et que le Niger et le Tchad mobiliseraient immédiatement leurs troupes. Le Nigeria lancera un mouvement à partir du sud de son territoire et "le Cameroun avancera de côté", l'objectif étant "de prendre en tenaille Boko Haram", avait indiqué M. Massaoudou.
Les soldats tchadiens "arriveront au Niger dans les plus brefs délais. Nous sommes vulnérables en restant statiques", a-t-il estimé.
"Notre objectif, c'est que nos forces soient de l'autre côté de la frontière, et l'intérêt stratégique c'est d'occuper le nord du Nigeria pour protéger nos frontières", a-t-il poursuivi, tout en assurant que "l'autorisation d'occuper cette zone était acquise depuis longtemps auprès de Abuja".
"Nous préparons dans les plus brefs délais avec le Tchad une opération d'intervention au nord Nigeria, ça se prépare et ça s'accélère", a-t-il précisé.
Le 7 juin dernier, une offensive meurtrière de la secte à Bosso, dans le sud du Niger avait fait 26 militaires nigériens et à deux soldats nigérians.