A la suite de la condamnation à six mois de prison avec sursis d’Abdoul Ousmane Moumouni président du Cadre d'action pour la démocratie et les droits humains au Niger, Mme Kiné Fatim Diop, chargée de Campagnes d’Amnesty International pour l’Afrique occidentale a déclaré : « Cette condamnation montre qu’il est de plus en plus difficile au Niger pour les citoyens de s’exprimer librement sur les réseaux sociaux sans être menacés de poursuites judiciaires, et crée un dangereux précédent».
« L’intention d’Abdoul Ousmane Moumouni d’organiser un complot n’a pas été démontrée et sa condamnation à une peine de prison avec sursis confirme l’intensification des atteintes par les autorités à la liberté d'expression, qui est pourtant un droit fondamental. Une fois de plus, le contexte sécuritaire du pays a servi de prétexte pour restreindre la liberté d’expression des membres des organisations de défense des droits humains».
« Les autorités doivent immédiatement annuler les charges retenues contre Abdoul Ousmane Moumouni qui est par ailleurs membre du directoire du collectif ‘’Sauvons le Niger’’».
Complément d'information
Abdoul Ousmane Moumouni président du Cadre d'action pour la démocratie et les droits humains au Niger, a été arrêté et placé en garde à vue le 14 juin dernier, pour avoir publié sur sa page Facebook un commentaire portant sur la situation du pays suite aux attaques de Boko Haram à Bosso dans la région de Diffa. De nombreuses pertes en vies humaines ont été enregistrées. Le recours à l’armée tchadienne avait suscité beaucoup de débats dans les réseaux sociaux.
Une polémique avait surgi sur Facebook, critiquant l’armée ou le gouvernement dans la gestion de la crise. C’est dans un tel contexte qu’Abdoul Ousmane Moumouni avait fait sa publication sur Facebook et finalement poursuivi pour "proposition faite de former un complot en vue d’un changement constitutionnel". Il a été jugé le vendredi 19 juin et le Parquet avait requis 6 mois de prison ferme. Ousmane Abdoul Moumouni a finalement été condamné il y a quelques heures ce jeudi 23 juin à 6 mois de prison avec sursis et 50.000F CFA d’amende.