Abidjan - La menace du groupe islamiste nigérian Boko Haram est "diminuée" mais elle n’est pas "éradiquée", a indiqué mercredi le général Patrick Brethous, le commandant de l’opération militaire française Barkhane au Sahel.
"Cette menace n’est pas éradiquée, mais (elle) est diminuée et Boko Haram a une capacité de nuisance", a affirmé à la télévision nigérienne le général Patrick Brethous, à l’issue d’un entretien avec le président nigérien Mahamadou Issoufou.
Lors d’une visite en France, mi-juin, le président Issoufou a souhaité que l’opération Barkhane de lutte contre les groupes sahéliens puisse aussi s’occuper de Boko Haram.
Le général Brethous est venu au Niger "faire le point" des activités de Barkhane (basée au Tchad à N’Djamena), notamment au Mali et sur la frontière du Niger et de la Libye.
"Boko Haram n’est plus capable de frapper N’Djamena" et "ne va plus dans les grandes villes", a-t-il expliqué. Les insurgés islamistes se limitent à des opérations "de prédation dans la zone du lac Tchad au nord de la Kommadougou", la rivière frontière naturelle entre le Niger et le Nigeria,
a-t-il dit.
Toutefois "Boko Haram est encore présent dans l’Etat du Borno", dans le nord-est du Nigeria, notamment dans "l’un de ses deux refuges" situé "dans la région du Lac Tchad", a-t-il mis en garde.
"Des opérations" menées respectivement "par les Nigérians" dans le sud-est de l’Etat du Borno et la Force multinationale mixte autour du lac Tchad "sont en cours", a-t-il précisé.
Une autre "contre-offensive" est en préparation dans la zone, a-t-il indiqué. "Il faut poursuivre les opérations de manière coordonnée au sein de la force multinationale mixte et avec l’appui aussi de certains pays occidentaux comme les Etats-Unis, la France ou le Royaume uni", a-t-il avancé.
Le Niger et le Tchad vont lancer, en coordination avec le Nigeria et le Cameroun, une contre-offensive "dans les plus brefs délais" pour prendre "en tenaille" le groupe islamiste nigérian Boko Haram, avait annoncé début juin le ministre nigérien de la Défense peu après une attaque massive de Boko Haram sur la ville de Bosso.
L’opération, dont la date n’est pas encore divulguée, se fera "à partir" du sud-est du Niger, sous le commandement de la Force multinationale mixte dirigée par le général nigérian Lamidi Adeosun, avait ajouté le ministre.