l vous souviendra que pour résorber le problème de master dans nos différentes universités publiques le ministère de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation a fait sortir un arrêté N° 00083 en date du 05 Août 2014, fixant les modalités de mise en œuvre d’un programme spécial du gouvernement dénommé « Programme Spécial du Président de la République » pour la formation des étudiants issus de ces universités au Maroc et dans d’autres pays d’Afrique.
C’est ainsi que 276 étudiants nigériens vont être envoyé au Maroc a Fès pour un cycle approfondi de master1 et 2 au sein de l’université Intercontinentale Sup ’Management grâce à une convention signée entre le ministère et les responsables de ladite institution.
L’arrêté fixant modalités de la bourse prévoit en son article 6 que la bourse d’études comprend :
- Une indemnité de subsistance ;
- Un titre de transport ;
- Des œuvres universitaires lorsque des prestations inhérentes sont assurées ;
- Des frais de formation.
Ainsi, après deux ans de formation et de dur labeur, tous les 276 étudiants se sont vus gradués lors d’une cérémonie offerte pour la circonstance à l’Hotel Zalagh Palace de Fès au Maroc. Cette cérémonie de graduation de la promotion « Steve Jobs » parrainée par le Ministre BEN OMAR Mohamed représenté par le Directeur Générale des Enseignements Supérieurs a vu la participation de Monsieur l’Ambassadeur du Niger au Niger et l’ancien Ministre des Enseignements Supérieurs Monsieur Assamane Abdou, signataire en son temps de la convention. Au cours de la cérémonie quatre(4) étudiants sur les six(6) majors de promotion sont nigériens. Les étudiants nigériens dans une marée d’émotions et de joies ont brillé par leur excellence et discipline.
Mais cette joie fut de courte durée lorsque la délégation générale des étudiants après sa rencontre avec le Directeur Général des Enseignements Supérieurs est revenue avec les informations faisant état de l’indisponibilité de la bourse du second, chose que les étudiants attendent non seulement pour préparer leur mise en route mais également pour solder leur dette. Face à la situation difficile qu’ils vivent depuis six(6) mois, les étudiants se sont trouvés dans la position de s’endetter pour certaines de leurs dépenses régaliennes, comptabilisant à l’heure actuelle près de deux millions(2000000) de nos francs à rembourser auprès d’un seul épicier. Il s’agit là d’une situation inédite au Maroc qui sans une intervention rapide risque de ternir a jamais l’image et l’honneur de l’étudiant nigérien au Maroc. Vous comprendrez aisément la gravité de la situation et la menace de poursuite ou d’incarcération qui plane aussi sur les débiteurs. Dans un royaume ou l’étudiant nigérien jouit d’une bonne réputation, nous ne devons pas rester passif sans réagir pour la préserver.
comme si tout cela ne suffisait pas pour ces pauvres étudiants du programme spécial et quatre(4) jours seulement après la cérémonie de graduation, leur indignation fut grande d’apprendre que non seulement le restaurant universitaire sera fermé à compter du 30 juin pour sans aucune source de subsistance, mais également que leurs notes, attestations et diplômes sont bloqués par la partie marocaine car l’Etat du Niger n’a pas respecté ses engagements vis-à-vis du Sup’Management est par conséquent ils regagneront le bercail, si rien n’est fait, mains vides comme ils sont partis. Cette situation doit interpeller les autorités nigériennes car il s’agit pour la plupart des enfants de pauvres paysans envoyés à coup de fausse promesse quant à leur conditions d’études dans le cadre de cette bourse. Vous conviendrez avec nous que sans le restaurant, sans aucun dirham en poche, débiteurs jusqu’aux os, ces enfants risquent de passer le pire ramadan de leur vie ou au pire des cas voir pour la première fois des étudiants nigériens mendier dans la rue pour manger. Nous en appelons à la bonne volonté du Président de la République parrain de ce programme pour débloquer cette situation afin de sauver la face et l’image de notre pays et de ses enfants. Un audit de ce programme doit intervenir et faire en sorte que « Mai Boulala » sévisse sur tous les saboteurs dudit programme.