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Radiation des officiers accusés de coup d’Etat : La fuite en avant du pouvoir
Publié le vendredi 1 juillet 2016   |  Le Courrier


Consécration
© Autre presse par DR
Consécration et baptême de la 11ème promotion des élèves officiers d`active (EOA) : la promotion Colonel Demba Mainassara sera parrainée par le général de brigade Hamadou Moussa Gros


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L’attente devient interminable. Le procès des officiers supérieurs de l’armée accusés d’avoir projeté un coup d’Etat contre les institutions de la République n’est toujours pas programmé. Cette scabreuse affaire avait été portée à la connaissance de l’opinion par le président de la République en personne, dans son adresse à la nation, à l’occasion de fête de la République du 18 décembre 2015.
Issoufou Mahamadou avait, sur un ton grave, annoncé que des officiers supérieurs de l’armée étaient sur le point d’intenter une opération de renversement de son régime, qui devrait intervenir entre le 15 et le 18 décembre. Raison pour laquelle, lesdits officiers avaient délibérément refusé d’acheminer les avions de guerre et des armes destinées aux soldats sur le théâtre des opérations à Diffa, malgré ses demandes insistantes. Dans la foulée de cette grave révélation, qui a laissé de marbre beaucoup d’observateurs à cause notamment du profil des officiers incriminés, une poignée de civils, hauts cadres du parti Lumana principalement, ont été aussi arrêtés et gardés pendant plus d’une dizaine de jours dans les locaux de la DGDGSE (la police politique nigérienne), sans possibilité de visite, avant d’être transférés dans un service de la gendarmerie, grâce notamment à la pression de leurs avocats sur le régime. Dans le sillage de l’inculpation et le placement sous mandat de dépôt des officiers militaires, les civils seront aussi présentés devant le tribunal militaire qui les a inculpés et déposés en prison de façon expéditive. Sans avoir pris le temps de consulter les dossiers pour établir ou infirmer leur implication dans la conspiration. La logique du régime était claire dès le départ dans cette affaire. Il fallait trouver un moyen pour «neutraliser» tous les lieutenants du président Hama Amadou, qui sont en mesure de déjouer ses combines. Dans l’espoir de convaincre l’opinion en lui faisant avaler des couleuvres, plusieurs ministres de la République ont communiqué sur le dossier. Mais les éléments d’information qui sont fournis aux Nigériens sont très peu crédibles pour susciter une adhésion massive à la thèse du coup d’Etat. Massoudou, ministre de l’Intérieur à l’époque des faits, a expliqué à maintes reprises avec des détails surréalistes comment l’opération allait être menée. Et pourquoi le gouvernement a décidé d’anticiper en procédant à l’arrestation des officiers avant même qu’un seul coup de feu ne soit tiré. Karidjo Mamadou, ministre de la Défense nationale à l’époque, a aussi déclaré péremptoirement que quatre (4) des officiers «au moins ont plongé» lors des auditions, c’est-à-dire ont passé à table en reconnaissant les faits qui leur sont reprochés. Durant toute la procédure préliminaire, c’est le pouvoir qui s’agitait. Les Nigériens, eux, attendaient impatiemment le procès pour être définitivement fixé. Malheureusement, le procès tarde toujours à intervenir. L’on ne sait pas où se situe le goulot d’étranglement. Et c’est dans ce contexte d’incertitude que le gouvernement décide de radier purement et simplement de l’armée certains des officiers impliqués dans le dossier. Les décrets de radiation qui prennent effet à compter du 1er juin sont publiées par un site d’information en ligne local et concernent pour l’instance deux d’entre eux : le chef de bataillon Oumarou Issifi, en service à la DGDSE et le Sous lieutenant Ousmane Awal Hambaly. Ils sont radiés, d’après les motifs mentionnés dans les décrets, «pour faute grave dans le service et contre la discipline».

Aucune mention n’a été faite au coup d’Etat déjoué. Probablement que les autres officiers connaîtront le même sort. La question qui vient immédiatement sur les lèvres à la suite de ce rebondissement est de savoir pourquoi cet empressement pour se débarrasser des officiers incriminés dans le coup d’Etat déjoué ? Qu’est-ce que ça coûte au gouvernement d’attendre tranquillement l’issue du procès pour les remercier d’autant plus que dans leur situation de détention actuelle, ils n’ont aucune capacité de nuisance ? Comme le gouvernement dit croire dur comme fer qu’il y a bel et bien eu tentative de renversement par la force des institutions de la République, il devrait normalement attendre la condamnation inéluctable des officiers à l’issue du procès, pour poser en toute sérénité pour prendre ses décrets de radiation. Ainsi personne ne trouvera à redire. Mais tel qu’il l’a fait dans la précipitation, cela s’apparente tout simplement à une fuite en avant. Il y a anguille sous roche.

I.D

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