Le Fonds international de développement agricole (FIDA), institution spécialisée de l'ONU, a appelé lundi les pays de l'UE et de l'Afrique à investir davantage dans les zones rurales de l'Afrique pour endiguer le flux des migrants économiques.
"Les gens quittent les zones rurales d'Afrique parce qu'ils ne peuvent pas trouver un emploi ou nourrir leurs familles, et les effets d'entraînement sont sentis ici en Europe", a indiqué le président du FIDA, Kanayo F. Nwanze.
Il a préconisé l'investissement dans les zones rurales en Afrique dans le but d'aider les pays africains à améliorer leur production agricole.
"Il est ironique que l'Afrique dépense 35 milliards de dollars par an sur les importations de produits alimentaires. Il est temps d'arrêter la création d'emplois dans d'autres pays et de réorienter l'investissement à leur propre transformation agricole", a préconisé M. Nwanze dans un communiqué reçu à Nairobi, alors que les ministres de l'agriculture africains et européens se réunissent aux Pays-Bas depuis lundi.
La réunion de trois jours devrait se concentrer sur les moyens d'approfondir la coopération entre l'Afrique et l'Europe pour investir dans la sécurité alimentaire et la nutrition.
M. Nwanze prendra la parole à l'ouverture de la Conférence des ministres de l'Agriculture de l'Union africaine et l'Union européenne.
L'Afrique possède la moitié des terres cultivées du monde qui sont appropriées pour les cultures vivrières en croissance et seulement 5% de celles-ci sont irriguées, selon le FIDA.
"Cela pourrait transformer l'agriculture en une entreprise durable et rentable et aider des millions d'Africains ruraux à sortir de la pauvreté. Ceci rendra la migration un choix plutôt qu'une nécessité", a souligné M. Nwanze.