Jean-Joseph Boillot est spécialiste des économies émergentes et l’auteur notamment de Chindiafrique (Odile Jacob, 2013), L’Inde pour les nuls (First, 2014) et L’Afrique pour les nuls (First, 2015). A l’occasion de la tournée qu’effectue depuis le 7 juillet le Premier ministre indien Narendra Modi en Afrique australe, RFI l’a interrogé sur l’évolution des relations indo-africaines et sur les objectifs géostratégiques poursuivis par l’Inde sur le continent noir.
RFI : Quel est l’état des relations entre l’Inde et l’Afrique, neuf mois après la tenue à New Delhi du troisième sommet indo-africain qui a été salué comme l’un des grands succès de la diplomatie du gouvernement Modi ?
Jean-Joseph Boillot : Ce fut effectivement une rencontre très réussie, même si la demande pour une telle réunion au sommet était plus forte du côté africain que du côté indien. Le désintérêt des Indiens s’explique par la situation financière difficile que traversent les entreprises indiennes depuis quelques années. Elles sont surendettées et sont, par conséquent, moins dans une phase d’expansion globale. La visite de Narendra Modi en Afrique s’inscrit dans le prolongement du sommet de New Delhi. Elle rassure par ailleurs les Africains qui s’inquiétaient du suivi effectif des engagements pris pendant le sommet, d’autant que leur autre grand partenaire, la Chine, est entrée dans une phase de ralentissement économique.
Faut-il voir un agenda caché dans le choix de l’Afrique australe comme la destination de cette première tournée sur le continent du Premier ministre indien ?... suite de l'article sur RFI