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Discours de Son Excellence ISSOUFOU MAHAMADOU à l’ouverture de la troisième Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement du Conseil de l’Entente
Publié le lundi 11 juillet 2016   |  Présidence


Cérémonie
© Autre presse par DR
Cérémonie d`ouverture de la 3è session ordinaire de la Conférence des Chefs d`Etat et de Gouvernement du Conseil de l`Entente
Discours de Son Excellence ISSOUFOU MAHAMADOU à l’ouverture de la troisième Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement du Conseil de l’Entente.


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Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

Monsieur le Premier Ministre,

Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Secrétaire Exécutif du Conseil de l’Entente,

Mesdames et Messieurs les Chefs des Missions Diplomatiques et Consulaires et Représentants des Organisations Internationales,

Mesdames, Messieurs,

Je voudrais souhaiter à nos illustres hôtes la chaleureuse bienvenue à Niamey et, leur dire que le peuple nigérien, qui continue de porter avec ferveur les idéaux de solidarité et de coopération qui présidèrent à la création du Conseil de l’Entente, se réjouit de recevoir aujourd’hui et pour la troisième fois, les assises de la plus ancienne institution d’intégration de notre espace.

Je tiens à remercier et à féliciter mon frère et ami Ibrahim Boubakar Keita, Président de la République du Mali, qui a bien voulu se joindre à nous aujourd’hui en qualité d’invité.

Je tiens également à saluer deux collègues parmi nous qui participent pour la première fois aux assises de notre institution : le Président Roch Mark Kaboré du Burkina Faso et le Président Patrice Talon du Benin, tous deux récemment élus à l’issue d’élections démocratiques justes et transparentes. Je voudrais, en votre nom à tous, leur adresser mes vives félicitations.

Je voudrais, enfin saluer la présence parmi nous de mes frères et amis Monsieur Alasane Ouatara, Président de la République de Côte d’Ivoire et Monsieur Faure Gnassingbé de la République Togolaise dont la contribution à l’œuvre d’intégration au sein de notre organisation est bien connue.

Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Depuis la deuxième Conférence au Sommet de notre organisation commune, beaucoup d’actions ont été réalisées par nos pays respectifs pour mettre en œuvre les importantes décisions que nous avons prises.

Nos ministres et nos experts ont travaillé étroitement avec le Secrétariat Exécutif pour faire avancer la coopération dans les différents domaines d’intérêt que nous avons retenus, qui sont énoncés dans le Cadre Stratégique qui fonde désormais l’action du Conseil de l’Entente.

L’attachement de nos pays au Conseil de l’entente s’est aussi manifesté à travers la ratification de la Charte du Conseil de l’Entente par la plupart de nos pays membres, et dont elle est désormais partie intégrante de l’ordonnancement juridique.

Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Nous avons entrepris des initiatives visant à renforcer la coopération politique, la paix et la sécurité, devant les graves menaces qui se posent à nos pays dans ce domaine.

A cet égard, et conformément aux instructions que nous avons données à nos Ministres, une proposition de décision instituant une réunion annuelle des ministres en charge de la sécurité et des frontières nous est soumise.

Cette initiative est pertinente et conforme au contexte de notre sous-région. Les attentats survenus à Bamako, à Ouagadougou, à Grand Bassam, zones considérées comme très éloignés des théâtres d’opération, démontrent à l’évidence que le champ d’action du terrorisme n’a pas de limite. Face à cette situation nous n’avons d’autre choix que la mutualisation de nos forces et de nos moyens de défense et de renseignement.

La stabilité de notre sous-région passe par la stabilité de tous les pays voisins ; dans ce sens nous devons œuvrer pour le renforcement du mandat et des effectifs de la MINUSMA en vue de mener des offensives contre les forces terroristes de tout genre opérant au Nord du Mali. A défaut pour combattre efficacement le terrorisme dans ce pays frère, nous devons mettre en place une force mixte multinationale sur le modèle de celle qui opère dans le bassin du Lac Tchad. Je me réjouis de ce que cette dernière désormais opérationnelle, mène depuis quelques semaines des opérations efficaces contre la secte Boko Haram.

Par ailleurs nous devons encourager le processus de réconciliation nationale en Libye à travers la formation et la mise en place d’un gouvernement fort et crédible pour faire face aux forces terroristes et restaurer l’autorité de l’Etat Libyen sur l’ensemble du territoire.

J’ai eu à le dire à d’autres occasions : la lutte contre le terrorisme doit être pour nous une opportunité. Avoir un ennemi est en effet la pire et la meilleure des choses. En effet pour citer un exemple, les guerres médiques ont fait la grandeur de la Grèce Antique et les Guerres puniques celle de Rome. Faisons donc en sorte que la lutte contre le terrorisme soit pour nous l’occasion de construire des Etats démocratiques forts et des armées modernes. Faisons en sorte qu’elle soit aussi l’occasion d’accélérer l’intégration de nos institutions politiques, notamment sécuritaires, ainsi que celle de nos politiques économiques et sociales.

C’est dans ce sens que les conclusions de l’étude sur un mécanisme d’évaluation et de gouvernance politique, de prévention, de médiation et de règlement des conflits, ainsi qu’un système de renseignement entente, sont également soumis à la Conférence.

Il nous est proposé de retenir l’Indice Mo Ibrahim de la Gouvernance Politique en Afrique comme Mécanisme d’évaluation de la Gouvernance des pays membres du Conseil de l’Entente. Cela me semble une bonne proposition vu la crédibilité de cet indice.

Sur le plan du développement économique et social, certains instruments comme l’Indice du développement Humain du Programme des Nations Unies Pour le Développement et l’Indice de Gini qui lui, fait ressortir le niveau d’inégalité des revenus dans un pays donné ont, de par leur pertinence, retenu l’attention de notre institution. Il en est de même de la décision sur l’élaboration de directives communautaires relatives au financement des partis politiques, la décision sur le développement local, et la décision relative à l’adoption de l’Indice Passy-Dunand pour l’évaluation annuelle de l’état de la paix dans les Etats membres du Conseil de l’Entente.

C’est donc dire que le Conseil de l’Entente, qui s’est fixé comme objectif d’assurer un développement harmonieux et une sécurité globale aux populations est à pied d’œuvre pour concrétiser ce dessein.

Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Durant ces trois dernières années, le Conseil de l’Entente a pu s’affirmer auprès des partenaires et travailler à la rationalisation de ses activités à travers une meilleure interaction entre le Secrétariat Exécutif et les institutions des pays membres, notamment les représentations diplomatiques et les Ministères des Affaires Etrangères et des Finances. Je salue et félicite le Secrétariat Exécutif pour la vitalité dont il a fait preuve, vitalité qui se reflète à travers le nombre et la pertinence des décisions qu’il soumet à la sanction du présent sommet.

Je tiens aussi à relever et à saluer le soin qui a été mis par le Secrétariat dans l’exécution du budget de notre organisation.

Nous avons désormais un Secrétariat bien organisé, à l’écoute des Etats membres, qui doit disposer des moyens nécessaires pour exécuter les décisions de la Conférence afin de concrétiser les différents programmes du Plan Stratégique.

Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

La question des ressources étant une question cruciale, une décision autorisant la réalisation d’un programme immobilier dans les pays membres, qui vise à procurer des ressources propres au Conseil pour une meilleure efficacité et pérennité de ses actions nous est également soumise.

Les ressources sont en effet essentielles pour le programme de développement à la base relatif à l’électrification rurale et à l’hydraulique villageoise, et qui fait l’objet de projets pilotes, dont la réalisation devrait intervenir sans grand délai, après finalisation et signature des conventions de mise en œuvre par les services techniques de nos pays.

C’est pourquoi, en vous rendant compte de la situation administrative et financière du Conseil de l’Entente, je tiens à relever le fait nouveau et marquant qu’est celui de ses immobilisations, qui ont connu une réévaluation substantielle. Cette réévaluation permettra d’actualiser le bilan de l’institution et de la valoriser auprès des partenaires techniques et financiers.

Durant ces trois dernières années, le Secrétaire Exécutif a mené des activités concluantes en réussissant à mobiliser les ressources et surtout à bien les gérer, ce qui a permis au conseil de traverser avec moins de difficultés son évolution vers l’institution rénovée au service des Etats membres que nous avons aujourd’hui.

Je n’ai aucun doute que le Conseil de l’Entente constitue aujourd’hui un outil qui nous permettra de travailler efficacement sur le triptyque sécurité, démocratie et développement.

C’est sur cette appréciation positive des capacités de notre organisation commune que je déclare ouverts les travaux de la troisième conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement du Conseil de l’Entente.

Vive l’Intégration au sein du Conseil de l’Entente !

Je vous remercie !

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