Le Conseil de l’Entente, vous connaissez ? On peut parier qu’aujourd’hui encore, tout bon élève de la vieille école vous récitera sa leçon sur le Conseil de l’Entente sans la moindre hésitation. Ce qui dénote toute la clairvoyance des pères-fondateurs de cette organisation commune, à savoir les présidents Félix Houphouët-Boigny de la Côte d’Ivoire, Hubert Maga du Dahomey (actuel Bénin), Hamani Diori du Niger et Maurice Yaméogo de la Haute-Volta (actuel Burkina Faso). Ces derniers, on le voit bien, étaient soucieux, non seulement de créer un cadre d’intégration de nos peuples, mais surtout d’inculquer cette vision dans l’esprit de la pépinière de l’Afrique de demain que constituaient les jeunes écoliers.
La création du Conseil de l’Entente, il importe de le rappeler, s’inscrivait dans une volonté partagée par nos pays de promouvoir leurs richesses qui se vendaient en ordre dispersé sur les marchés émetteurs de touristes. Les pères fondateurs du Conseil de l’Entente, avaient cette vision clairvoyante de mettre ensemble les compétences et les efforts de nos pays pour être compétitifs sur les marchés mondiaux du tourisme par une mise en valeur de leurs atouts.
Les premiers objectifs visés, tels que énoncés à la création du Conseil de l’Entente étaient clairs : offrir un cadre de concertation politique aux Chefs d’Etat des pays membres, et mettre en œuvre, dans un esprit d’entente et de solidarité, des projets en vue de promouvoir le développement des pays concernés. Mais très rapidement, le Conseil, en plus de ses objectifs politiques initiaux, s’est réorienté vers des projets économiques pour lesquels il a d’ailleurs réalisé des acquis palpables dans des domaines comme la formation professionnelle, l’hydraulique villageoise, la gestion des terroirs, les PME et le tourisme.
Mais il fallait aller plus loin dans la solidarité et une réforme s’imposait. Aussi, le 8 décembre 1973, une réforme, visant à faire du Conseil de l’Entente une institution internationale et un instrument de solidarité financière et économique, a été adoptée.
Hélas, en 1994, les difficultés économiques des Etats vont plonger l’organisation dans de longues années de léthargie. Ne pouvant assister à la mort lente de l’organisation commune, les Chefs d’Etat des pays membres, réunis à Yamoussoukro en juillet 2009, se sont engagés, à la redynamiser en lui donnant un coup de neuf.
Pour ce faire, il a fallu procéder par étapes. Il eût ainsi la phase transitoire de 2009-2011 ayant permis de préparer la réforme de 2011. C’est ainsi que, le 05 décembre 2011, la Conférence des Chefs d’Etat à Niamey proclame la deuxième réforme du Conseil d’Entente qui a permis de le maintenir dans son statut d’Institution internationale. En plus d’avoir doté l’institution d’un Secrétariat exécutif, cette réforme recadre ses domaines d’intervention en évitant d’empiéter dans le champ des autres institutions sous régionales. Mieux, les Etats membres prennent de grands engagements pour doter le Conseil de l’Entente rénové de fonds conséquents afin de l’aider à relever ses nouveaux défis.
Toutes choses qui nous édifient davantage sur l’importance des enjeux de cette 3ème Conférence au Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement du Conseil de l’Entente, qui se tient aujourd’hui même à Niamey, sous le thème « La Paix et l’Entente pour le développement ».