Le Haut-Commissariat à la Modernisation de l'Etat a organisé, hier matin, à l'auditorium Sani Bako du ministère des Affaires étrangères, une conférence dont le thème est « Les responsabilités de l'agent public dans l'exercice de ses fonctions : Enjeux, défis et risques ». Cette conférence est destinée aux cadres de l'administration publique.
Elle devrait outiller les participants afin qu'ils puissent d'une part exercer convenablement leurs responsabilités et, d'autre part pour qu'ils parviennent normalement à s'acquitter de leurs obligations, pendant et après l'exercice de leurs fonctions. «Nous avons pu mobiliser deux sommités de notre pays, qui ont accepté sans condition d'animer cette conférence. Dans le cadre du nouveau départ que nous insufflons à notre administration publique, ces assises sont d'une grande utilité. En effet, certains faits méritent qu'on s'arrête et qu'on s'interroge» a souligné dans ses propos introductifs, le Haut-Commissaire à la Modernisation de l'Etat, M. Amadou Oumarou Saley,
A l'entame de ses propos le conférencier et conseiller d'Etat, membre de la Haute Cour de Justice, Mr Abdoulaye Djibo, a donné au préalable les dispositions juridiques, budgétaires et administratives, qui s'appliquent à l'agent de la fonction publique. Il a ensuite évoqué les droits et les devoirs assujettis à ces agents. S'agissant des droits de l'agent public, ils sont relatifs à la rémunération, à la liberté d'expression religieuse, syndicale et philosophique. Quant aux devoirs, ils concernent l'obligation de se consacrer à sa fonction, l'interdiction de cumuler les postes et d'exercer un certain nombre de fonctions.
Pour ce qui est des sanctions, le conseiller d'Etat, membre de la Haute Cour de Justice, précise qu'elles sont soit disciplinaires, soit pénales, alors que les défis qui s'imposent à l'agent de la fonction publique et au système administratif sont de palier la situation de régression par la perte et, l'abandon de certaines valeurs telles que la probité, l'intégrité et la performance. Les causes de cette situation sont selon Mr Abdoulaye Djibo, d'ordre hexogène et homogène, avec des méfaits tels que la détérioration du système éducatif, le mauvais recrutement des agents, l'absence d'un code de bonne conduite et la politisation de l'administration.
«Le risque pour une administration qui ne fonctionne pas bien est l'essor d'une corruption majeure qui freine le développement économique d'un Etat et sape l'Etat de droit. L'efficacité d'une administration dépend de ses agents. Certes, il existe une volonté politique, mais elle doit cependant s'amplifier, car nous avons le devoir de léguer une administration performante aux générations futures» conclut le conférencier.
Dans sa communication au cours de cette conférence, le Procureur de la République près du tribunal de grande instance hors classe de Niamey, Mr. Samna Chaïbou a pour sa part, relevé que ces dernières années les citoyens saisissent de façon systématique la justice. Cette situation s'explique d'après lui par l'effritement de nos valeurs. En effet, les anciens ne parviennent plus et pour plusieurs raisons, à faire la médiation lorsque qu'il y a litige. A cela s'ajoute une perte de confiance générale.
«Nous constatons également un disfonctionnement ou une insuffisance des services publics. Les trois catégories de plaintes sont l'atteinte aux libertés individuelles, la rupture d'égalité d'accès aux services publics et la réalisation des droits qui sont reconnus aux justiciables. Ainsi, les plaintes peuvent être résolues au niveau pénal ou administratif» indique le Procureur de la République près le tribunal de grande instance hors classe de Niamey.