La baisse des recettes de l’uranium et du pétrole fait plonger l’économie. Le Trésor public nigérien connait de graves tensions consécutives à la chute vertigineuse des cours des matières premières stratégiques du pays. Ce contexte est aggravé depuis plusieurs mois par l’inflation des dépenses sécuritaires destinés a la lutte anti-terroriste.
Celles-ci atteignent désormais 10% du PIB. Résultat : depuis deux mois, le ministre des finances, Saidou Sidibé, demande aux banques nationales d‘avancer la trésorerie permettant d‘assurer la régularité du versement des salaires des fonctionnaires estimés à 20 milliards F CFA (30 millions €). En visite officielle a Paris, mi-juin, Mahamadou lssoufou a obtenu de la France une aide urgente de 9 milliards F CFA (6 millions €) pour supporter cette charge. Le même ministère a par ailleurs exigé de sociétés rentables telles la Sopamin, la Cominak ou la Soraz d’acquitter certains impôts par anticipation. Parallèlement, l’Etat a gelé le règlement de nombreux fournisseurs et a annulé la tenue de grandes manifestations budgétivores (second Forum de la diaspora nigérienne, Conférence annuelle des ambassadeurs...).
Le pays ne peut compter, dans l’immédiat, que sur un soutien symbolique des institutions de Bretton Woods (Banque mondiale et FM!) celles-ci exigeant, avant toute intervention significative, une meilleure maitrise des dépenses. La masse salariale annuelle du pays représente 48% des recettes publiques au Niger. Elle ne devrait pas excéder 35% selon les critères de l’Uemoa.
