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Relations Niger-FMI : Que cache la jubilation du régime ?
Publié le vendredi 22 juillet 2016   |  Le Courrier


Le
© Autre presse par DR
Le président nigérien Mahamadou Issoufou (G) et Christine Lagarde, directrice générale du FMI


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Ces temps-ci, quasiment tous les canaux de communications officiels sont mis à contribution par le pouvoir pour magnifier les relations Niger-FMI. Que vise ce pathétique tapage médiatique ?
Récemment, le Ministre des Finances a cru utile de concocter un communiqué de presse pour « remercier au nom des autorités nigériennes » le FMI d’avoir décaissé environ 17,1 millions de dollars américains, soit environ 10 milliards de FCFA, au profit de notre pays.

Le tapage est tel qu’on croirait que cette somme suffirait, à elle seule, à absorber tous nos problèmes. Il est clair que cette rallonge du FMI est loin de pouvoir combler le gouffre financier qui se dresse devant le régime déjà essoufflé de la Renaissance acte II. La tension de trésorerie à laquelle fait face le pouvoir n’est pas une invention, elle est bien réelle. D’ailleurs, le communiqué de Seidou Sidibé passe sciemment sous silence les pertinentes remarques de l’institution bancaire. À ce sujet, le FMI est on ne peut plus clair : « les déficits liés aux recettes provenant des ressources naturelles et aux financements extérieurs, de même que la poussée des dépenses en capital ont provoqué des dérapages dans la réalisation des objectifs et entraîné une accumulation d’arriérés de dépenses intérieurs en 2015. Les dépassements de dépenses s’expliquent aussi par des faiblesses d’exécution budgétaire, dont le manque de supervision effective de la chaîne de la dépense ». En clair, sous la conduite des Tarayyistes, le Niger est devenu un très mauvais élève du FMI. Aucune norme économique ou financière ne peut être scrupuleusement observée par le régime de la Renaissance. D’où cette requête de dérogation présentée par les autorités au regard du non-respect de critères de réalisation périodiques à fin décembre. En d’autres termes, le Guri à dû littéralement supplier le FMI pour approuver le décaissement de ces dix (10) milliards. Alors, pourquoi jubiler, quand d’autres pays africains ont accès à des lignes de crédit nettement supérieures ? En vérité cette campagne médiatique vise à mystifier les citoyens en leur faisant croire que tout va bien. Il est important de le rappeler, le FMI demande au pouvoir de Niamey de procéder urgemment à un rééquilibrage budgétaire soutenu, au risque de rater toute croissance inclusive dans les années à venir. Cela passe bien sûr par l’orthodoxie dans les dépenses publiques, la lutte contre la corruption, et la priorisation des secteurs sociaux de base.

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