Ils ne sont pas des agents de la mairie, encore moins d’une société de ramassage d’ordures. Ils sont juste un groupe d’internautes. Armés de pelles, de râteaux, de balais, de brouettes..., ils ramassent des tas d’ordures, des sachets d’eau, des bidons et des déchets de tout genre qui traînent un peu partout avant de les entasser dans des grandes des poubelles. C’est le spectacle auquel ont assisté, très tôt dimanche dernier, les habitants du quartier Sonuci. Ce spectacle est d’autant plus inhabituel qu’en plus des organisateurs de cette opération, des hauts responsables de l’Etat dont le Premier ministre Brigi Rafini et quatre autres membres du gouvernement.
Cette opération est l’œuvre d’un groupe de jeunes amis sur le net, conscients de l’urgence d’une action soutenue pour l’assainissement de la capitale. D’ailleurs des gros moyens ont été mobilisés notamment des camions bennes et des chargeurs pour mener à bien cette tâche laborieuse.
Dès le lendemain de cette opération, le Président de la République a réuni en son cabinet les membres du Gouvernement concernés par la question ainsi que les responsables du Commissariat au Programme Niamey Nyala et les autorités de la ville de Niamey pour débattre de la lancinante question de l’insalubrité dans la capitale. Après avoir fait le tour d’horizon de cet épineux problème, des mesures urgentes ont été prises. C’est ainsi qu’il a été mis en place un plan d’actions d’urgence pour résorber le problème de la gestion de ces déchets. D’après le Commissaire au programme Niamey Nyala, ce plan d’actions est structuré en trois phases dont la première va consister aux opérations de nivellement et de réparation des routes de Niamey qui sont impraticables. La seconde étape concernera la mobilisation de tous les acteurs impliqués, publics comme privés, associations et ONGs dans une dynamique de participation citoyenne pour dégager tous les ordures. Enfin, la troisième et dernière phase sera axée sur la formalisation de la filière des déchets ménagers et la création des usines de traitement de ces ordures.
Des opérations de salubrité sont menées un peu partout pour rendre Niamey propre, mais ce qui a surtout attiré l’attention, c’est cette action spontanée des jeunes issus de toutes les sensibilités politiques et de tous les milieux professionnels, et qui, d’ailleurs a défrayé la chronique. L’opération a fait le buzz sur les réseaux sociaux. Beaucoup d’internautes se sont répandus sur les réseaux sociaux qui pour critiquer une telle initiative, qui pour l’apprécier. Pour certains internautes, cette mission ne relève pas de la mission d’un groupe de jeunes internautes mais de la mission régalienne des municipalités. Pour d’autres, c’est une initiative à saluer, car la propreté de Niamey est une affaire qui concerne tout le monde (pouvoirs publics comme citoyen lambda). Des motions spéciales et des mots d’encouragements sont lancés sur la toile pour exalter ces jeunes à plus d’actions en faveur du bien être des populations.
Aux regards de cette initiative si exaltante de ces jeunes volontaires, les commerçants, les usagers et les populations doivent faire montre de civisme et de compréhension en jetant leurs ordures dans les poubelles mises à leur disposition par les communes.
En cette saison de pluie, c’est la présence un peu partout dans la ville de Niamey, des tas de déchets et ordures ménagères qui jonchent le sol, des caniveaux non curés et l’omniprésence des sachets plastiques. A cela s’ajoutent les eaux stagnantes sur certaines routes dans plusieurs quartiers. Un décor qui n’honore pas notre capitale et qui pose un problème de civisme. En effet, certaines personnes vont jusqu’à verser des déchets solides dans des caniveaux bouchant ainsi le passage des eaux entrainer même des inondations. D’autres, par contre brûlent les tas d’immondices entassés au bon milieu des quartiers avec tout ce que cela induit comme nuisances dues à la fumée et aux odeurs insupportables qui s’y dégagent.
D’autres problèmes grandissent progressivement au vu et au su des municipalités qui font peu pour les limiter. C’est l’occupation anarchique des voies publiques. Des artères sont prises d’assaut par des parcs de voitures et autres engins, certains acteurs comme les bars et restaurants, les ateliers de menuiserie, de soudure ou les garages outrepassent les limites de l’espace qu’ils sont sensés occuper. A cela, il faut ajouter les activités commerciales notamment aux alentours des marchés qui rendent difficile la circulation des personnes.
Il n’y a aucun doute que la question de l’insalubrité de la Ville de Niamey est un sujet de grande préoccupation au plus haut sommet de l’Etat. Il reste des actions fortes pour amener chaque acteur concerné à jouer sa partition. Mais quelle qu’en soit la bonne volonté des pouvoirs publics, ce problème ne saurait être définitivement résolu sans un changement de comportement et un engagement sincère des populations de Niamey à rendre leur ville propre et coquette, Nyala comme le souhait le Chef de l’Etat.