Les citernes ont envahi ces derniers temps toute la ville de Zinder. Vides, pleines de liquides inflammables, en panne ou simple stationnement devant les marchés, les habitations privées, le long des routes principales, il n’y a pas une place épargnée malgré le danger en permanence. Le risque est quasi présent quand dans les ateliers de soudure, on voie des soudeurs faire promener leur fusil à gaz pour colmater les fuites de citernes même pleines ; ou les conducteurs et leurs apprentis préparer leur repas sur du gaz ou du charbon à l’ombre des camions.
A une certaine époque, les autorités municipales ont pris des mesures dont la création d’un site de stationnement payant très loin. C’est un bluff disait l’autre parce que les citernes sont plus visibles dans la ville qu’avant. Et pourtant ce ne sont pas des images tragiques d’incendies de citernes qui manquent pour pousser les autorités locales à prendre des mesures afin de prévenir l’irréparable. Il y a quelques mois, l’explosion d’une citerne vide en plein d’un quartier, près de la gare routière Tachan Agades a semé la panique. A Zinder, on joue avec le feu comme au cirque sous le regard bienveillant des autorités administratives et municipales laissant s’installer une anarchie aux conséquences néfastes pour les populations.
A Zinder, le citoyen lambda, impuissant semble être abandonné à son sort aux multiples problèmes d’inconfort avec la bénédiction du mutisme complaisant de l’administration face à la quête effrénée de l’argent des nouveaux riches, inutiles au développement de la ville, qui semblent n’accorder aucun prix à la vie humaine. En espérant que le tout nouveau ministre de la ville prendra ses responsables afin de nous éviter des jours de deuil national de trop.
Saley Boubé Bali