Boko Haram, mouton noir de l’État Islamique (EI) ? D’après certains services de renseignement occidentaux, Daech aurait récemment reproché à son « disciple » son oisiveté. Le groupe terroriste nigérian, qui a prêté allégeance à l’EI, serait actuellement sous pression : l’EI souhaitant voir Boko Haram étendre son rayon d’action au sud du Nigeria, plus cosmopolite et bien plus fréquenté par les expatriés du monde entier que ne l’est le nord musulman.
Les services de renseignement occidentaux s’interrogent : Boko Haram refuse-t-il de s’adonner à ce genre d’attentat, ou bien n’en a-t-il pas ou plus les moyens ? La dernière attaque du groupe djihadiste nigérian contre la capitale politique Abuja remonte à octobre 2015. Quant à la capitale économique, Lagos, elle n’a jamais été touchée. Pour l’heure, le mouvement terroriste concentre son activité au nord-est du Nigeria, comptant parmi ses victimes surtout des Nigérians, avec des incursions au Cameroun et au Niger.
Soupçons de scissions au sein de Boko Haram
Selon International Crisis Group (ICG), les attaques perpétuées ces derniers mois par Boko Haram semblent moins tenir de la stratégie militaire que de la nécessité de s’approvisionner, et d’envoyer au passage un message brutal prouvant sa survie : « Elles ciblent de plus en plus des proies faciles, y compris de jeunes captifs, dont beaucoup sont transformés en épouses ou en enfants-soldats. Mais du fait de ses liens avec le djihad global, Boko Haram paraît susceptible de se transformer en un mouvement terroriste de portée plus large », analyse l’ICG dans un rapport de mai 2016.