Vagues de chaleur par-ci, inondations et sécheresses par-là, avec l'apparition fréquentes de ces symptômes, plus personne ne doit douter aujourd'hui de l'avancée impitoyable de la variabilité et du changement climatiques.
Comment peut-il en être autrement lorsqu'on sait que ces phénomènes affectent durement tout ce qui concourt à maintenir l'équilibre de notre existence. Leurs effets directs et indirects menacent la santé humaine et animale, sans oublier le développement de maladies émergentes, la dégradation des moyens de production, la décimation du cheptel, l'assèchement et la raréfaction des cours d'eau qu'ils provoquent.
L'ampleur des phénomènes, leurs récurrences et leurs conséquences obligent chaque pays à promouvoir des mécanismes de prévention. En d'autres termes, il s'agit d'initier et de mettre en œuvre des actions de parade à effets durables orientées particulièrement vers la réduction de la vulnérabilité, le renforcement de la résilience des populations et de leurs systèmes de production bref, vers tout ce qui peut faciliter l'adaptation.
Fort de ses décennies d'actions, de recherches et donc d'expérience qui lui ont valu le nom de « pays-laboratoire » en matière de recherche environnementale, le Niger a fait le choix en 2010 de s'investir dans le PSRC au titre du Programme Pilote mondial pour la Résilience Climatique (PPCR). Ce programme, initié par le Fonds d'Investissement Climatique, est soutenu par la Banque Mondiale, la Banque Africaine de développement et la Société Financière Internationale.
Le PSRC est composé de quatre projets que sont le PACRC, le PROMOVARE, le PDIPC et le projet SFI sur l'assurance agricole. Quatre projets de développement qui mettent en œuvre de manière efficace et complémentaire, des approches communautaires d'adaptation des populations et des systèmes de production face aux variabilités et changements climatiques, ainsi que celles basées sur la diffusion de l'information et des produits climatiques.
Outre les réalisations physiques effectué par ces projets dont le maillage sur le terrain n'a d'égal que son parfait agencement sur l'ensemble du territoire, il est à saluer le rôle mobilisateur et sensibilisateur dont ont fait montre particulièrement le PACRC et le PDIPC. Si l'objectif poursuivi par le premier est la réduction des impacts du changement climatique par l'utilisation de diverses approches agro socioéconomiques de résilience et d'adaptation, le second s'occupe de la diffusion des informations et des produits climatiques pour mieux planifier les activités précitées.
C'est dire qu'il y a de bonnes raisons de croire à la réputation du PSRC en tant que programme porte-étendard du Niger en matière de résilience climatique, et aussi à l'atteinte de ses objectifs dont la quasi-totalité cadre parfaitement avec la Stratégie nationale de développement agricole durable «l'Initiative 3N», les Nigériens nourrissent les Nigériens.
Il est très important de réussir la mise en œuvre actuelle du PSRC et au-delà, d'envisager sa pérennisation sous la forme d'un programme national permanent de résilience climatique, qui permettra sans nul doute au Niger de procéder aux changements transformationnels nécessaires pour une adaptation satisfaisante au changement climatique.
La signature, en avril dernier à New York de l'Accord de Paris sur le climat par le Président de la République, Son Excellence Monsieur Issoufou MAHAMADOU, constitue, en ce sens, un acte fort qui traduit le rôle que notre pays entend jouer dans la gestion globale du climat de notre Planète. Cet accord, il convient de le rappeler, vise à ralentir le réchauffement de la planète en limitant la hausse de température à 1,5°C.
Amadou Harouna Yayé Cellule de Coordination
Stratégique du Programme Stratégique de Résilience Climatique