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WAPO au Niger, au Bénin, au Burkina Faso et au Togo : Un programme novateur pour la Réserve de Biosphère Transfrontalière du W
Publié le jeudi 4 aout 2016   |  Programme d’Appui aux Parcs de l’Entente (PAPE)




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Le Programme d’Appui aux Parcs de l’Entente (PAPE) est une extension dans le temps et dans l’espace du programme ECOPAS/W. Il concerne les parcs nationaux du W, d’Arly et de Pendjari (complexe WAP), ainsi que les aires protégées adjacentes et leurs zones périphériques contiguës au Bénin, au Burkina Faso et au Niger. L’objectif est de renforcer durablement la conservation efficace des écosystèmes du complexe WAP dans une perspective régionale avec une optimisation des bénéfices pour la population riveraine. Le PAPE est conçu sous forme de trois composantes correspondant aux trois résultats attendus du programme et est placé sous la coordination générale de l’UEMOA qui a en outre la charge de la composante 1 (Renforcement du cadre institutionnel régional de la conservation des aires protégées). La composante 3 (Atténuation des pressions négatives exercées par les populations, avec un bilan coûts-bénéfices positif favorable à celles-ci) est quant à elle à la charge de la Délégation de l’Union Européenne.
Gérer de manière coordonnée et durable quatre parcs nationaux contigus, ainsi que leurs zones limitrophes, situés au Bénin, au Burkina Faso, au Niger et au Togo, tel est l’objectif du Programme d’Appui aux Parcs de l’Entente. Ce programme associe les administrations, les institutions de recherches, les ONGs et plusieurs acteurs locaux impliqués. Continuité de l’ECOPAS, il concerne les parcs nationaux du W, d’Arly et de Pendjari (anciennement WAP). Il n’y a pas que le Kenya et la Tanzanie qui recèlent un potentiel touristique important en Afrique. Bien que moins connus du grand public, le Bénin, le Burkina, le Niger et le Togo disposent d’une faune importante. L’administration coloniale française l’avait bien compris en créant dans les années 1925 une Réserve dans chacun de ces quatre pays. Il reste que si le Niger a vite compris l’intérêt d’entretenir sa partie en ouvrant des pistes et en créant une infrastructure hôtelière, celles du Bénin, du Burkina Faso et du Togo ont été laissées à l’abandon. C’est pour améliorer de façon durable la conservation de ce complexe écologique et renforcer durablement sa gestion administrative et financière que l’Union Européenne a financé le PAPE. Continuité de l’ECOPAS (RBT/W) avec son extension sur les Réserves d’Arly (Burkina Faso) de Pendjari (Bénin) et d’Ottimondori (Togo), le PAPE engendrera alors le WAPO.
L’Union Européenne a financé, de 2001 à 2008, un premier programme de conservation et d’utilisation rationnelle des aires protégées contigües du Bénin, du Burkina et du Niger et de leurs zones d’influence, dénommé Programme Régional Parc W en abrégé ECOPAS/W (PIR et PIN 8ème FED).
L’évaluation finale et prospective du programme ECOPAS/W en novembre 2008 a montré que celui-ci a obtenu des résultats remarquables en termes de recherche, de restauration écologique, d’apaisement de conflits et de promotion d’une approche régionale. En revanche, il a subi diverses lourdeurs d’exécution et n’a pas abouti à une bonne durabilité, en termes d’appropriation et de viabilité financière. Les leçons qui découlent spécifiquement de ce programme soulignent notamment le besoin de s’assurer que les projets de gestion d’aires protégées appuient les institutions nationales ou régionales en charge de celles-ci, sans que l’assistance technique ne se substitue à leur rôle. Et la logique d’intervention s’appui sur une analyse claire des liens de causalité entre problèmes à résoudre et donc concevoir et se référer à un cadre logique cohérent, découlant d’une telle analyse et qui puisse servir de réel outil de travail aux gestionnaires chargés de l’exécution des activités. Ce programme a permis de porter une attention particulière aux procédures de gestion du projet afin qu’elles soient le plus simplifiées possible, connues et suivies de la façon la moins préjudiciable au bon acheminement de l’aide et à l’efficience du Projet, et de porter une attention plus explicite au travers de mécanismes concrets assurant la pérennisation et la durabilité des actions, en termes d’autonomisation financière, notamment l’amélioration des rapports coût-efficacité, la limitation des charges récurrentes et la valorisation, à la fois au niveau des services étatiques de protection et des structures villageoises de cogestion.
Résultat d’une volonté jamais désavouée des administrations nationales de gérer en commun le patrimoine naturel constitué par ce vaste ensemble d’aires protégées, ce Programme dont la fin est intervenue en 2008 a généré en Janvier-Février 2008, un Accord entre le Bénin, le Burkina Faso et le Niger, relatif à la gestion concertée de la Réserve de Biosphère Transfrontalière du W (RBT/W), en vue de la protection et la valorisation des patrimoines naturels, archéologiques et culturels de la RBT/W ; l’harmonisation des politiques de développement et de gestion des patrimoines naturels, archéologiques et culturels dans la RBT/W, dans le respect des préoccupations et intérêts communs des Etats Parties et la promotion et la gestion décentralisée et le partage des bénéfices entre les acteurs de la gestion de la RBT/W. Cet accord qui a mis en place des structures communes de gestion a engagé chacun des Etats Parties à consentir des efforts techniques, humains et financiers, même modestes, en vue notamment de maintenir les acquis de ECOPAS/W. Malgré ces acquis, les capacités institutionnelles et les ressources financières demeurent insuffisantes ; ce qui justifie la poursuite de l’assistance internationale et en particulier l’assistance de l’UE.

Le PAPE : consolider les acquis de l’ECOPAS/W
Au regard des acquis non négligeables du programme ECOPAS/W, s’appuyant sur les enseignements tirés, l’Union Européenne a décidé de poursuivre l’assistance internationale et en particulier son assistance technique aux trois Etats, dans l’optique de consolider les acquis de l’ECOPAS/W et de les étendre à l’ensemble du complexe écologique similaire WAP, dans le cadre d’un nouveau programme appelé « Programme d’Appui aux Parcs de l’Entente » (PAPE). Le PAPE peut être considéré comme une extension dans le temps et dans l’espace du programme ECOPAS/W. Il cherche à assurer une gestion cohérente de l’ensemble écologique centré sur les aires protégées du W, d’Arly et de Pendjari (complexe WAP), y compris certaines populations animales périphériques (girafes). Son objectif général est de contribuer à la conservation de la biodiversité et des services éco-systémiques pour un développement durable en Afrique de l’Ouest.
L’objectif spécifique du Programme est de renforcer durablement la conservation des écosystèmes du complexe WAP (W, Arly, Pendjari) avec une perspective régionale, et avec optimisation des bénéfices pour la population riveraine. La poursuite de ces objectifs sera accompagnée de la prise en compte des considérations transversales suivantes: l’égalité de droit entre les hommes et femmes et le souci d’atténuer les incidences négatives sur les femmes, tout en reconnaissant leurs rôles spécifiques notamment dans l’utilisation des ressources naturelles et dans les activités susceptibles de générer des revenus ; le respect des minorités marginalisées et de leurs droits, y compris l’implication dans les processus de participation et de concertation des transhumants ; la bonne gouvernance dans les concessions cynégétiques notamment l’adaptation au changement climatique et aux risques issus de la variabilité climatique, la valorisation des éventuelles opportunités de financement des services éco-systémiques liés à l’atténuation du changement climatique et la nécessité d’une limitation des émissions de gaz à effets de serre. L’analyse des problèmes a conduit à structurer le PAPE autour de trois résultats attendus :
Le cadre institutionnel régional de la conservation des aires protégées est renforcé pour une gestion concertée et harmonisée des aires protégées du complexe WAP. Ce résultat constitue la composante 1 du PAPE ; elle est mise en œuvre par l’UEMOA à travers un Bureau de Coordination Générale (BCG), responsable de l’atteinte du résultat ainsi que de la bonne coordination des trois composantes.
Les pressions négatives exercées par les populations sont atténuées, avec un bilan coûts-bénéfices positif favorable à celles-ci. Ce résultat constitue la composante 3 du PAPE qui sera mise en œuvre par la Délégation de l’Union Européenne au Burkina Faso, sous forme de projets d’appui aux populations locales riveraines, et sera exécutée avec la participation d’ONG recrutées par appel à propositions.

Stratégie d’intervention du programme
La stratégie d’intervention du programme reposera sur le renforcement des capacités des institutions nationales et des populations bénéficiaires ; la complémentarité et la recherche de synergie avec l’ensemble des acteurs intervenant dans la zone du complexe WAP ; la communication sur les résultats du programme, aussi bien au niveau local qu’au niveau national y compris auprès des décideurs et le renforcement des articulations entre les mécanismes nationaux et sous régionaux, ainsi que sur les dispositifs destinés à la gestion durable des aires protégées au niveau des collectivités territoriales.

Aïssa Abdoulaye Alfary(onep)

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