On le croyait mort, ou réduit au silence par de graves blessures. Mais Abubakar Shekau a parlé. Celui qui fut le leader de Boko Haram n’avait plus donné signe de vie depuis un an. Mercredi 3 août, dans un enregistrement sonore de plus de dix minutes posté sur Internet, l’homme a affirmé être encore le chef du groupe terroriste qui a causé plus de 20 000 morts au Nigeria, au Cameroun, au Niger et au Tchad depuis cinq ans.
Mais il n’est plus qu’une voix, affaiblie par les revers militaires. Car l’organisation Etat islamique (EI) a tranché. A plusieurs milliers de kilomètres des marécages du lac Tchad et de la brousse du nord-est du Nigeria, Raqqa, la « capitale » de l’EI, a nommé le nouveau chef de Boko Haram, Abou Musab Al-Barnawi, en remplacement d’Abubakar Shekau.
L’heureux élu se voit offrir une tribune dans la 41e édition du magazine hebdomadaire de l’EI, Al Nabaa, sorti le 2 août. Il y développe sa pensée sur le djihad dans cette région du sud du bassin du lac Tchad. Pas un mot pour Abubakar Shekau. Le mouvement miné par des querelles internes et à la dérive sur le plan doctrinaire serait ainsi repris en main par l’EI.... suite de l'article sur LeMonde.fr