Je vous adresse cet appel indépendamment de toute considération politique. Je suis guidé par l’unique vœu comme beaucoup d’autres nigériens de voir notre démocratie retrouvée son animation telle que définie par nos lois et que chacune de ses composantes concoure à la construction du Niger nouveau.
Il faut faire preuve de recul pour constater que le paysage politique de notre pays est en mutation et que nous avons véritablement amorcé un nouveau tournant de l’histoire politique de notre pays. C’est pourquoi j’ai voulu m’adresser à vous et vous exhorter à faire preuve de réalisme pour ne pas rester cantonner sur le passée et de vous isoler de la marche de l’histoire notre pays. Car aujourd’hui en décortiquant toutes les analyses sur la tendance politique du pays, votre parti semble être le seul qui est entrain de s’isoler d’un retour à un climat politique détendu.
Faisant fi de toute autre considération, je reviens un tout petit peu sur les dernières élections qui sont entrain de caractériser aujourd’hui votre combat. De la même façon que vous ne pouvez pas reconnaître que le président Issoufou a été bien réélu, le président et son camp eux aussi vont toujours clamer haut et fort qu’il a bien été réélu. Pour beaucoup d’entre nous autres, ce qui doit primer sur tout ce qui peut être dit de ces élections est la légalité. Ces élections quoi qu’on puisse en dire, se sont déroulées le plus légalement possible. Elles ont été organisées et validées pas des organes indépendants sur lesquels aucune pression du pouvoir exécutif n’a été manifestement visible.
Il y a eu oui des problèmes constatés sur le terrain posés par des individus et qui ont été décriés par tous camps. Chacun s’était plaint d’avoir été lésé selon la localité. Mais nous avons eu droit à des élections légalement organisées et validées. En aucun moment nous pouvons affirmer une intervention manifeste du pouvoir exécutif sur les organes ’ganisation et comme de validation. Donc Mahamadou Issoufou a gagné ces élections légalement, il dirige et dirigera le pays pour les 5 ans que doit durer son mandat, il faut faire avec et ouvrir des nouvelles perspective de relation pouvoir opposition afin que soient clos définitivement ce dernier chapitre politique jamais vu dans notre pays. Oui quand l’adversité politique avait atteint un certain degré d’animosité, il est très difficile souvent de faire table rase du passée mais l’amour de la patrie et de son bien-être doivent pouvoir permettre de faire fi des ressentiments. Car ce qui doit compter au bout de compte c’est le Niger et le Niger seul.
Aujourd’hui il ne s’agit pas de désigner qui a tort et qui a raison. Comme je l’avais dit dans ma dernière analyse, que chaque camp s’estime avoir raison mais de reconnaître aussi que l’autre n’a pas tort car les choses se sont déroulées dans une atmosphère de méfiance qui ne permettait aucun compromis. Il faut laisser à l’histoire de juger du reste.
C’est pourquoi je vous exhorte à considérer tous les actes d’hostilités posés les uns contres les autres comme un épiphénomène dans la construction de la démocratie de notre Nation et notamment de sa recherche d’un modèle d’équilibre démocratique convenable pour notre pays. Le Niger a besoin du concours des toutes les composantes de la Nation pour faire face à ses défis. Et ce concours ne peut être apporté par chacune de ses composantes que si elles acceptent toutes de s’inscrire dans une logique de synergie même dans l’adversité.
La marche politique de notre pays est entrée dans le crépuscule de ces lumières qui s’étaient levées au lendemain de la conférence national mais qui n’ont pas su éclairer convenablement notre pays qui a malheureusement trébuché à plusieurs reprises et souvent de manière tragique et douloureuse. Aujourd’hui la dernière mission qui incombe à vous vieux routiers politiques est de permettre que l’émergence de la nouvelle génération de relève politique soit faite dans un Niger nouveau, dans un État fort doté d’institutions démocratiques fortes inscrites infailliblement dans une réelle disposition de lois assurant un vrai équilibre des pouvoirs d’arbitrage et de contrôle. Faites tout pour nous laisser en héritage une république avec une puissante justice où par l’unique force de loi un pouvoir pourra arrêter un autre pour éviter toute dérive.
Depuis l’avènement de la démocratie dans notre pays, vous avez été tantôt des alliées et tantôt des adversaires, ce qui a développé au file du temps des animosités personnelles entre vous et sur les bases des quelles vous entrainez le pays tout entier. Vous devrez éviter de léguer vos animosités à la relève politique. Pour cela il faudra faire la paix, la paix des braves pour ouvrir un nouveau chapitre politique basé sur un dialogue franc et constructif.
Aujourd’hui légalement le président de LOUMANA doit assurer la charge de chef de file de l’opposition consacré par notre constitution. Alors au nom de l’intérêt suprême de notre pays, de la cohésion nationale et de l’apaisement politique dans notre pays, Monsieur Hama Amadou il faut officiellement assumer cette responsabilité afin de permettre l’animation politique de notre pays telle que consacrée par notre constitution. On voit vos partisans qui affichent ouvertement une nouvelle forme d’action qui consiste à protester contre une supposée usurpation du pouvoir par le président de la république et dont je ne sais en vertu de quelle considération puisque comme je l’avais dit le pouvoir exécutif n’a en aucune étape du processus électorale posé un acte manifeste d’intimidation sur les organes d’organisations ou de validations des élections. C’est pourquoi vous avez la responsabilité de prendre une posture explicite pour dissuader ces partisans à ne
pas s’engouffrer dans cette entreprise hasardeuse, périlleuse et susceptibles de raviver la tension. Vous avez été un homme d’Etat au parcours exceptionnel et vous avez aujourd’hui la responsabilité de calmer les ardeurs de vos partisans pour les éviter d’autres risques judiciaires. Et cela coupera l’herbe sous les pieds de beaucoup de nigériens qui pensent que les seules actions d’oppositions que vous savez faire restent des actions de défiance de la loi.
Dans beaucoup des articles qui vous sont défavorables, votre carrière politique est décrite comme une tragédie dans laquelle vous êtes au dernier acte. Hama Amadou est un nom qui ne laisse aucun nigérien indifférent en bien ou en mal. Dans l’opinion national, pour beaucoup de nigériens vous êtes une victime mais hélas pour nombreux d’autres c’est le mal qui vous rattrape.
Mais moi je me limite à considérer la part de bien que vous avez fait pour ce pays et ainsi vous appeler à agir dans ce dernier tournant de votre carrière politique à vous éviter ce qui avait peiné énormément le Maréchal Pétain dans le triste sort de fin de sa vie. Pétain monument militaire et figure politique français mourut peiné d’avoir fini non pas en tant que prisonnier mais en étant considéré comme un mauvais français.
