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Supposé rapprochement MNSD-PNDS : Quand Issoufou Mahamadou tente de déraciner le grand baobab
Publié le dimanche 14 aout 2016   |  Le Courrier


Le
© Autre presse par DR
Le candidat du MNSD Nassara Elhadj Seini Oumarou a accompli son devoir civique au bureau de vote n°74 situé dans l`enceinte de l`école primaire Koira Kano Nord SONUCI


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Ces dernières semaines, folle et persistante est la rumeur faisant état d’un rapprochement entre le MNSD-Nassara et le PNDS-Tarayya. Si d’aventure cette thèse se confirmait, alors autant dire que l’ancien parti Etat signerait son arrêt de mort. Lisez les arguments qui sous-tendent ce scenario catastrophe qui guette la famille politique de Seini Oumarou.

Commençons par un flashback par le biais d’un document datant du 24 juillet 1991 signé par le CCLD (Comité de Coordination des Luttes Démocratique), un empilement de formations politiques nées de l’avènement du multipartisme au Niger. La locomotive de cette alliance politique étant le PNDS-Tarayya d’Issoufou Mahamadou, tout juste revenu de sa mine d’uranium d’Arlit. Dans ce pamphlet intitulé ‘’LES ASPIRATIONS SANGLANTES DES FAUCONS DU POUVOIR ET DU MNSD-NASSARA’’, Issoufou Mahamadou et ses alliés d’antan, diabolisaient à outrance le MNSD et tous ses militants. Un virulent procès d’intention.

D’entrée de jeu, on peut lire : « Après la débâcle économique, résultat d’une mauvaise gestion, d’un groupuscule véreux et arriviste, nos dirigeants, parvenus politiques et leurs gardes-chiourmes préfèrent plonger la Nation dans le chaos afin de sauvegarder leurs intérêts… ». Et parmi ces ‘’arrivistes’’ dénoncés par le CCLD, nous avons, entre autres, Wassalké Boukari, aujourd’hui dans les grâces du pouvoir, et surtout un certain Brigi Rafini, l’actuel locataire de la primature. Comme quoi nos socialistes peuvent serrer la main du diable pourvu que ce dernier serve leurs intérêts. Toujours dans leur lancée de vouloir discréditer, vaille que vaille, le MNSD-Nassara, le camarade Issoufou Mahamadou et ses amis parlent d’un « groupuscule menant une vie de vraie mafia, de lobby occulte et de société semi secrète… ». Ironie du sort, c’est exactement le comportement au quotidien des Tarayyistes aujourd’hui au pouvoir. On le voit, déjà en 1991, Issoufou Mahamadou était animé d’une vicieuse volonté, celle d’enterrer le MNSD-Nassara. Alors, son opération de charme du 2 août dernier n’est qu’une continuité de l’œuvre entreprise il y a plusieurs décennies. On le sait, avec le fantoche gouvernement d’union nationale de 2013, Issoufou Mahamadou, avait quelque peu réussi son sinistre dessein. Il est clair que cette fois-ci, il ne se contentera pas d’une demie victoire, il fera tout pour complètement déraciner le grand baobab. La duplicité étant une seconde nature au PNDS-Tarayya, il n’est pas de trop ici d’attirer l’attention du MNSD-Nassara sur la dangerosité du moindre rapprochement avec le monstre rose. La première victime politique du camarade Issoufou Mahamadou est indubitablement Mahamane Ousmane. Hama Amadou l’avait également appris à ses dépens. Le parti présidentiel, tel un ogre, finit, soit par dévorer ses alliés, soit par les amoindrir. Aucune alliance politique sincère ne peut être scellée avec la clique des socialistes. Pourtant, l’échiquier politique national regorge d’exemples d’ententes cordiales, franches et sincères. C’était le cas, on s’en souvient, de la gestion du pouvoir collégialement menée par le MNSD-Nassara et le CDS-Rahama de 1999 à 2010. Dix (10) ans durant, nous avons assisté à l’essor socioéconomique et politique du Niger dans le respect des droits humains. Il n’y avait pas eu de coup de poignard dans le dos comme celui essuyé par le Lumana de Hama Amadou. Les partis politiques, fussent-ils de l’opposition, gardaient leur unité. Point de concassage des partis, le sport de prédilection de la Renaissance. Depuis 2011, entre le pillage systématique des deniers publics, et la perversion du jeu démocratique, les Tarayyistes ont érigé la gabegie, le passe-droit et le mensonge en mode de gouvernance administrative et politique. Le résultat de ces dérives est là : le pays va mal, il agonise même. Jamais le trafic d’influence n’a atteint son paroxysme que sous le régime dévoyé de la 7ème République. Aujourd’hui, en manque de repères politiques, Issoufou Mahamadou cherche d’autres alliés avec lesquels partager son échec. C’est, entres autres, l’objectif de cette soi-disant main tendue. Mais, la finalité de cette proposition est plus machiavélique, c’est de pulvériser le MNSD-Nassara, le vider de toute substance. Du cannibalisme politique. En clair, Issoufou Mahamadou veut saccager ce que feu Adamou Moumouni Djermakoye avait qualifié d’héritage commun, le MNSD-Nassara. Selon le défunt Colonel : « Que l’on soit de ce parti ou pas, on est tout de même heureux de constater que de Bilma à Téra, d’Iférouane à Gaya, ce parti a joué, bon an, mal an, un rôle de ciment des différentes composantes de notre pays ». Alors, Seini Oumarou laissera-t-il le président Issoufou Mahamadou détruire ce socle de l’unité nationale ? On se rappelle qu’en 2013, la position tranchée des sections de Zinder et de Tahoua était à la base de la fissure au sein du MNSD-Nassara. En d’autres termes, Albadé Abouba et Alma Oumarou étaient les manœuvriers au service d’Issoufou Mahamadou. Aujourd’hui, il est vital pour le MNSD-Nassara de garder toute son unité, il y va de sa survie politique. Et puis, que va-t-on objectivement chercher dans un gouvernement de marionnettes ? Il est évident qu’Issoufou Mahamadou cherche, comme on dit, à assurer ses arrières. En effet, dans l’impossibilité de pouvoir modifier la constitution au terme de son second et dernier mandat, il veut cannibaliser le plus grand nombre de partis politiques assurant ainsi un boulevard à son dauphin en 2021. Un autre holdup électoral après celui de Mars 2016, histoire d’offrir un paravent à l’ensemble des Tarayyistes impliqués dans d’odieux scandales politico-financiers. Les nigériens ne voudront pas voir le MNSD-Nassara s’associer à une telle escroquerie politique (l’expression est de Issoufou Mahamadou). Alors, Seini Oumarou et les siens ne doivent pas se salir les mains de crainte que la postérité ne les blâme pas.

Alpha

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