Le Mouvement national pour la société de développement (MNSD, opposition), un parti politique qui a géré le Niger de 1999 à 2010, a annoncé dimanche sa décision de se rallier au camp présidentiel.
"Dans les intérêts supérieurs de notre pays (...), le MNSD a répondu favorablement à l’appel du président de la République" de former un gouvernement d’union nationale, a indiqué le Bureau politique du parti dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion tard samedi soir.
Cette réunion "s’est tenue dans la sérénité" et "de manière responsable", explique le texte lu par Tidjani Adboul-Kadri, secrétaire général du MNSD.
Le Bureau a mandaté Seini Oumarou, le président du MNSD, "pour entamer les démarches utiles" en vue "de concrétiser la volonté" du parti "à participer à gestion du pouvoir", souligne encore le communiqué.
En contrepartie de ce ralliement, le président nigérien Mahamadou Issoufou, actuellement en vacances à Tahoua dans l’ouest du pays, devra former un nouveau gouvernement pour nommer des personnalités issues du MNSD, selon plusieurs journaux locaux.
D’après ces mêmes sources, Seini Oumarou sera également nommé président du Parlement, un poste occupé depuis mars par Ousseïni Tinni, un membre du parti du président Issoufou.
M. Oumarou était arrivé en troisième position à l’élection présidentielle du 21 février avec 12,12% et son parti avait obtenu 20 sièges au Parlement. Après sa réélection contestée par l’opposition réunie au sein de la Coalition pour l’alternance (Copa 2016), le président Issoufou avait invité ses opposants à entrer dans "un gouvernement d’union nationale".
La Copa a rejeté la proposition d’Issoufou et conditionné "tout dialogue" à une "transition" vers de nouvelles élections "transparentes et crédibles".
Le président Issoufou a été réélu avec 92,51% des voix au second tour de la présidentielle, contre 7,49% à l’opposant Hama Amadou, emprisonné dans le cadre d’une affaire de trafic présumé d’enfants. Ce dernier n’avait pas pu faire campagne. L’opposition, qui a dénoncé "une mascarade électorale", avait appelé à boycotter le scrutin. Les opposants voulaient éviter une défaite annoncée, avait critiqué Mohamed Bazoum, un proche d’Issoufou.
Mi-avril, à la surprise générale, l’opposition a repris sa place au Parlement où elle compte 53 députés sur les 171 qui composent le Parlement.