A en croire des sources sures à Niamey, le MNSD vient d’embarquer dans le de train de la renaissance. Cette volteface a surpris plus d’un car même une poule (elle qui a la mémoire courte) se rappelle qu’il y’a seulement 5 petits mois le parti de l’ancien président Tandja Mahamadou avait non seulement boycotté le 2eme tour de l’élection présidentielle, mais avait aussi refusé de siéger à l’Assemblée Nationale, avant de faire une petite entrée pathétique et timide Place de la Concertation quelques semaines plus tard.
Aujourd’hui ce sont avec les poings contre les murs que la reddition est signée. Les faits sont têtus et désormais irréversibles car à notre avis ce parti dont l’étourderie a conduit à la ‘guillotine politique’ ne pourra plus jamais se relever. Dire que le MNSD était un géant, un titan sur le ring politique du Niger c’est vraiment peu de le dire. Connu comme étant un parti état, ses sombres heures étaient notoirement liberticides : malmenant presse privée par ci, syndicats et société civile par là. Quelques décennies plus tard, l’échec de ce parti est aujourd’hui indeniement patent et c’est tant mieux car à vrai dire depuis 2009 ce parti n’a plus de vision pour le peuple. Etre visionnaire c’est la qualité qu’il faut à un dirigeant moderne d’aujourd’hui c’est à dire être responsable et travailler assidument, analyser et réfléchir à des stratégies visant le bien-être collectif plus que des petits intérêts personnels.
Il a fallu quoi, cinq (5) ans d’opposition et ‘de la traversée du désert’, aux ‘nassararistes’ pour dire ‘Ya issa, A-wassa’ ? Bref ils en ont marre d’être à l’Opposition. Pour les partisans de Seyni Oumarou le calvaire n’est plus supportable. Et Quel calvaire ? La ‘menace’ pour les ‘nassararistes’ de 2016, ce sont les comptes bancaires qui sont vides ; ce sont les commerçants militants du parti qui ne font plus les affaires comme autant de ‘baba’ Tandja etc… Du coup les cadres de ce parti omniprésents sur la scène politique du Niger depuis des décennies décidèrent hier de faire comme l’autruche. C’est à dire au lieu de faire face à leurs responsabilités, au lieu de faire face à cette peur de 5 ans à l’Opposition, ils capitulent tout simplement. En effet les actes posés par le MNSD d’aujourd’hui nous rappellent l’autruche qui s’enfouit la tête dans le sable lorsqu’elle a peur, ce qui lui évite de voir la menace réelle. Le MNSD Nassara a enfouit sa tête dans la calebasse de la renaissance 2.
Ce que les ‘nassararistes’ oublient ce qu’ils ont un mandat d’opposants. Au Niger l’Opposition est presque une institution avec un mandat clair, celui d’assurer l’équilibre vis à vis de ceux qui dirigent le pays. Pire, si un président contrôle, 75% à 80% des forces politiques dans un pays (surtout chez nous en Afrique) il est évident que ce président devient un super président et cela peut conduire à ce que nous avons connu au Mali avec un ‘super président’ M. Amadou Toumani Toure qui prétextant unir toute les forces politiques de son pays a fini par dérailler et sombrer le pays dans le chaos total.
L’Opposition doit impérativement jouer son rôle d’Opposition. Et comme le proclamait Pierre Mendes-France “la démocratie ne consiste pas à mettre épisodiquement un bulletin dans l’urne, à déléguer les pouvoirs à un élu puis à se taire”. Cet élu, qu’il soit de la majorité ou de l’Opposition a un mandat et des responsabilités à assumer. Ne pas remplir cette responsabilité reviendrait à réduire la démocratie é un choix entre des offres, or la démocratie c’est un pouvoir d’agir dans l’intérêt du peuple mandant.
L’hyperprésidence et ses dangers, ‘TOTO-RO-TITO’ MNSD Nassara !!
Le comportement du MNSD nous rappelle le Zanu PF du President Robert Gabriel Mugabe du Zimbabwe c’est à dire un parti qui se définit par l’état. Jouer le rôle d’Opposants n’est pas leur ‘tasse de thé’. Ils veulent toujours être présents au pouvoir même si cela n’est pas le souhait de la majorité du peuple. Les caciques du MNSD dont beaucoup se sont enrichis (illicitement d’ailleurs) sous Tandja et avant ; pouvaient par exemple utiliser leur butin (oh ! que dis-je le butin qu’ils ont extirpé au peuple) pour créer un secteur privé performant et embaucher les jeunes nigériens qui cherchent désespérément du boulot. Non, ils trouvent l’entreprenariat et le business trop risqué pour y investir. Par conséquent il faut qu’ils s’accrochent au secteur public nigérien génération après génération (les mêmes têtes, les mêmes idées). Par exemple le nom d’un ministre que nous récitions à l’école primaire dans les ‘80, ce même nom est aujourd’hui sur la liste du gouvernement actuel de la République du Niger. Pour être plus précis, si nous vous disons Wassalké Boukari vous aurez peut-être pensé à son fils ou petit fils dans le gouvernement du Niger de 2016, Non ! C’est la même personne qui a servi dans les années ’80 et ‘90 qui continue à être ministre aujourd’hui. Et il n’est pas le seul, les exemples font légion à Niamey.
Dans ces conditions où des noms de nos décideurs publics sont devenus comme des marques déposées à l’image de ‘Coca Cola’ c’est à dire omniprésent et qui transcendent des générations, est ce que dans ces conditions on pourra sortir du gouffre ? Mieux nous pensons qu’il est un devoir de respecter la conscience du peuple soit-il analphabète dans sa grande majorité. C’est pourquoi nous tirons sur la sonnette d’alarme car l’heure nous semble être grave ! Vous vous rappelez de la sonnette d’alarme ‘totorotito’ ? cette pratique des jeunes des quartiers de Niamey qui en son temps, lorsqu’un gamin commettait une bêtise grave les autres enfants criaient ‘totorotito’ pour alerter tout le monde.
Et souvent l’acte posé par l’enfant est si grave que le petit contrevenant accourrait chez les voisins pour se réfugier craignant la punition des parents. Quitte aux voisins de le ramener à la maison et supplier la clémence des parents pour que l’enfant ne soit pas puni. Cette analogie résume le caractère gravissime des actes bizarres que posent le MNSD d’aujourd’hui. Ce parti doit comprendre que son rôle à l’Opposition ne se résume pas seulement à obstruction et des lors qu’on arrive pas à stopper la bonne marche du gouvernement, on court vite, la queue entre les pattes pour l’ultime reddition. Non, au contraire l’Opposition devrait jouer son rôle de représentation car c’est un mandat clair qu’une partie du peuple, minoritaire soit-elle, a conféré à l’Opposition nigérienne.
Au-delà du calvaire financier qui semble motiver cette décision, nous pensons qu’une évaluation psychiatrique s’impose au MNSD car ce parti dont l’essentiel de la direction est composé pour d’une cohorte de vieux routiers de l’administration nigérienne d’hier nous semble être ‘instable’ figurativement et littéralement. Car derrière le visage juvénile de son leader M Seyni Oumarou se cachent de vieux faucons qui ne pensent qu’au gain facile. Rappelons ici un tant soit peu, la reconfiguration de ce parti. C’est du MNSD que sont nés les partis suivant : UDR Tabbat de Cisse, Lumana FA de Hama, RPR Jamurrya d’Albadé, et AMIN AMEN (le petit-fils du MNSD) de Ladan Tchana. Sans oublier la création historique post conférence nationale de l’ANDP de Djermakoye dont les embryons furent également ‘nassaristes’.
Constater et dire que ce parti est aujourd’hui dans la désolation la plus totale n’est pas méchant. En effet un parti qui n’arrive pas à se trouver un leader charismatique rassembleur, avec un agenda clair et une vision digne de 2016 ne devrait pas avoir une place dans un pays très pauvre ou tous les indicateurs macroéconomiques sont au rouge et où tout est prioritaire. Si le PNDS et ses alliés comme le MPN Kiishin Kassa continueraient une gestion rigoureuse de l’état sans se soucier des démarcheurs noctambules du MNSD, le peuple nigérien sortira gagnant.
Le ‘recyclage’ d’hommes politiques souvent maintenus par la force aux affaires doit certainement être la cause de notre triste place sur le plan mondial. Les mêmes méthodes continuent et le Niger continue à errer en dernière place en Indice de Développement Humain (IDH). La jeunesse nigérienne doit ‘muscler son jeu’ et dire à tous ces grands-pères qui constituent l’essentiel de la direction de MNSD que Enough is really Enough !!! Nous ne leur demandons pas changer d’état civil (on n’est né qu’une seule fois) mais de changer d’état d’esprit pour que le Niger devienne plus compétitif sur tous les plans y compris sur le plan de la GOUVERNANCE.
Pour finir rappelons que Max Weber dans son ouvrage ‘Le savant et le politique’ disait ceci « Il y a deux façons de faire de la politique : ou bien on vit pour la politique ou on vit de la politique » ”. Et bien le MNSD Nassara au Niger vit éternellement de la politique. Le MNSD doit comprendre qu’il est temps de vivre POUR la politique. Disons le net, en 2016 encore le MNSD Nassara ne comprends pas que la politique est l’art de rendre possible le nécessaire. Au MNSD ils veulent s’imposer en nécessaires de générations en générations ET de générations après générations le Niger est toujours le pays le plus pauvre de la planète. En un mot le peuple souffre énormément des forfaitures de sa classe politique.