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Le Sahel N° du 11/8/2016

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Concours de danse inter-fadas des jeunes du quartier Banga Bana/5ème Arrondissement : Quand la jeunesse fraternise à travers la distraction
Publié le mardi 16 aout 2016   |  Le Sahel




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Les grandes vacances sont l'occasion pour les jeunes scolaires de s'adonner à diverses activités et manifestations sociales, culturelles ou sportives un peu partout à travers le pays. Si le Tournoi des grandes vacances (TGV) reste la manifestation la plus connue, il n'en demeure pas moins que d'autres activités voient le jour. Ainsi des rencontres en tout genre sont organisées au profit des jeunes ou à leur propre initiative. A Niamey, les quartiers sont très animés du début à la fin des vacances. C'est le cas du quartier Banga Bana dans le 5ème Arrondissement Communal de Niamey où des jeunes regroupés au sein des Fadas, ont organisé un concours de danse inter fadas. A l'image des concours de Break dance qui passent sur certains médias internationaux, les jeunes du 5ème arrondissement ont décidé de l'organiser à leur manière.

Cette initiative des jeunes élèves vacanciers est à sa troisième édition. En effet, le jeudi 11 aout dernier, les jeunes issus de 37 groupes ou fadas ont animé les rues du quartier Banga Bana (vers l'école Tassoukonou) au rythme des musiques urbaines en particulier le très célèbre Couper-décaler en vogue dans la sous région et même au delà. Les populations riveraines du lieu de ce regroupement des jeunes pensaient qu'il s'agit d'une veillée d'un mariage ou d'un baptême. Les jeunes (filles et garçons) et les enfants se sont mobilisés assister spectacle gratuit qui s'offre à eux. De passage dans ce quartier nous nous avons été attiré par l'ambiance. L'un des organisateurs Abdoul Nasser Aleouma dit Wizi nous a expliqué l'objectif et le déroulement de cette initiative soulignant que ce concours de danse est organisé chaque année. « Nous somme à notre 3ème édition alors qu'y a des groupes qui sont à leur 5ème ou 6ème édition » dit-il.
Comment s'organise cette manifestation ? D'après Abdoul Nasser, c'est une initiative des groupes qui vise à permettre aux anciens camarades d'école de se retrouver pendant les vacances pour fraterniser et se faire d'autres amis. « Cette occasion est la seule que nous avons à Harobanda pour notre épanouissement » confie-t-il. Et d'ajouter que chaque groupe s'organise à son sein pour faire des cotisations 100f, 200f par personne et par semaine ou par jour. Quand l'argent est réuni le groupe rentre dans l'organisation. L'organisation est spontanée parce que chaque groupe voulait être le premier à organiser cette activité. D'après M. Ismail Hamidou dit « Debordo », dès que les vacances s'annoncent beaucoup d'entre eux sinon tous, font des activités génératrices de revenu comme l'apprenti mécanicien, apprenti manœuvre, petit commerce pour avoir de quoi s'acquitter de ses cotisations.
L'organisation d'une telle activité ne demande pas beaucoup de moyens. Entre 25000 à 30000 fcfa suffisent pour accueillir le concours, parce que l'objectif c'est la participation. Les prix attribués sont pour l'essentiel constitués de boissons gazeuses, de jus, du thé et du sucre. La seule chose qui coute pour cette activité c'est la location de la sonorisation et la prise en charge du jury. Le concours consiste fondamentalement à exécuter devant un jury une danse chorégraphique qui se fait à tour de rôle pour les éliminatoires. Pour les demies finales les groupes se produisent en face à face devant le jury et le public. Cette année c'est la fada « SNEYPER 612 » de Banga Bana qui est la première à accueillir le concours. 37 groupes ou fadas de kirkissoye et Bang Bana ont pris part à la première nuit du concours. En demie finale chaque groupe choisit le morceau au rythme duquel il va exécuter da chorégraphie, mais en demie final le son est unique pour tous les qualifiés. « Nous nous sommes bien organisés. Il n'y a pas de bagarres entre nous. Certes il y a des incompréhensions mais on les gère à chaque fois qu'ils surviennent. Car notre objectif c'est de faire des amis dans la paix et la fraternité », souligne Ibrahim Touré dit scorpion, membre d'un groupe participant.
La rencontre est l'occasion pour chaque groupe de montrer son style devant ses supporters survoltés et un public enchanté. Un jury composé de trois membres est mis en place pour présider et superviser le concours. D'après Abdou Bachir Alhousseini dit « Richi », président dudit jury, le principal règlement c'est le respect de la chorégraphie mais le public participe aussi à la notation. « Car si tu a bien dansé le public applaudit fort mais si tu danses mal le public te siffle » explique le président du jury. Ce cadre n'a rien à envier au concours de break dance que les jeunes découvrent à travers les médias internationaux. A noter qu'il y a quatre danseurs par groupe. Ce genre d'initiatives mérite d'être soutenu par les bonnes volontés et mêmes les autorités en charge de la culture, car elles contribuent à cultiver l'esprit d'être ensemble, la fraternité, la paix et la solidarité entre les jeunes. Elles peuvent servir aussi de cadres pour faire passer des messages. La représentation de la jeunesse (Conseil national de la jeunesse) doit aussi apporter du sien pour l'amélioration de la qualité de cette initiative. Aussi, les ONG qui font la promotion de la paix et les autorités communales doivent accompagner ses genres initiatives surtout qu'elles émanent des jeunes. Pour l'instant, cette initiative n'est sponsorisée par aucun partenaire. Mais un appui de ce genre serait la bienvenue pour les organisateurs.

Ali Maman(onep)

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