Au Niger, les magistrats dénoncent une certaine remise en cause de l’indépendance de l’appareil judiciaire. Selon eux, les dernières affectations et nominations des magistrats ne sont pas faites dans l’orthodoxie exigée par les textes et la logique de séparation des pouvoirs.
Le Syndicat autonome des magistrats du Niger (Saman) dénonce d’abord l’utilisation par le politique des affections et nominations des magistrats comme un moyen d’intimidation. « Les affectations, ça se prépare par le ministère de la Justice, par le canal du secrétaire permanent du Conseil supérieur de la magistrature. Mais on a comme l’impression que son travail préalable, technique, est remis en cause du fait des interventions. Et les interventions ne pouvaient venir que du milieu politique », estime Nouhou Aboubacar secrétaire général adjoint du syndicat.
Il s’interroge également sur la nomination d’une personnalité politique à la tête de la Cour des comptes : « vu la mission de cette juridiction, vous prenez un militant de votre parti, vous le nommez à la tête de cette juridiction ou de cette institution, et il y a de fortes chances qu’il ne soit pas en mesure d’avoir le courage de ne pas faire un peu de complaisance ».
Les magistrats considèrent aussi que les réunions du Conseil supérieur de la magistrature doivent se tenir comme d’habitude à la Cour de cassation et non à la présidence de la République. Selon Nouhou Aboubacar, cela revient à « vouloir inféoder cet organe au pouvoir exécutif ».... suite de l'article sur RFI