Selon des sources locales, un groupe d'éléments présumés de Boko Haram a tué froidement cinq (5) personnes civiles, dans le département de N'guigmi. Cette tuerie est intervenue dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16 août 2016, à Kimégana, à quelques 7 km de la localité de N'guigmi où est basée une caserne de l'armée et un groupement de la gendarmerie nationale. L'une de ces cinq (5) victimes, un éleveur Tubu, a été tiré de son sommeil et égorgée par les assaillants qui ont emporté tout son cheptel constitué de petits ruminants.
Sur leur chemin, les éléments de Boko Haram ont abattu également quatre (4) autres personnes, des bucherons peulhs, avec des armes de guerre. Les dépouilles de ces personnes ont inhumées aujourd'hui même dans la localité de N'guigmi. Les sources locales indiquent que cette attaque a fait également un blessé grave, actuellement soigné à l'hôpital de district de la localité. Bien que plusieurs témoignages recueillis auprès de diverses sources à N'guigmi laissent croire que cette tuerie est bien l’œuvre d'éléments de Boko Haram, d'autres sources affirment qu'il pourrait s'agir d'une action liée au conflit inter-communautaire opposant des éleveurs peulh et buduma.
En effet, ces sources affirment que, en dépit de l'accord trouvé entre les deux communautés sous les auspices des autorités régionales, plus d'une dizaine d'éleveurs peulh ont été tués en des endroits différents depuis la fin officielle des hostilités. Ces sources soutiennent que le risque est grand de voir les hostilités reprendre entre les deux communautés; car, ces attaques meurtrières, que beaucoup attribuent à des éléments de Boko Haram, alimentent la suspicion et la méfiance entre les communautés. Ce qui souligne la nécessité d'intensifier les actions de sensibilisation afin de préserver le climat de coexistence pacifique entre les différentes communautés de la région.
En tout cas, la reprise des attaques meurtrières des éléments de Boko Haram constitue un véritable sujet de préoccupation pour les populations civiles de la région; surtout au moment où la force mixte multinationale (FMM) s'efforce de reprendre au groupe terroriste les localités frontalières du Nigeria. C'est le lieu de rappeler que cette tuerie intervient une dizaine de jours seulement après le massacre de plus d'une cinquantaine de civils, pêcheurs et éleveurs, perpétré par les mêmes éléments dans le lit du lac Tchad.