Malgré les dissensions internes apparues au grand jour, le groupe jihadiste est loin d’être éradiqué. Pillages, raids meurtriers, expéditions punitives… Face à l’offensive des armées de la sous-région, l’ancienne secte s’est changée en monstre sanguinaire, semant la désolation au Nigeria, au Niger, au Cameroun et au Tchad.
Un premier cadavre, estropié. Un deuxième, le crâne explosé. Puis un autre, défiguré. Les images diffusées par Boko Haram le 5 juillet, un mois après l’attaque de la ville de Bosso, au Niger, sont insoutenables. On y voit tout d’abord des hommes, jeunes voire très jeunes, s’apprêter, à l’ombre d’un bosquet d’épineux, à partir au combat. Puis des pick-up surchargés et quelques motos Jakarta monter au front, des rafales de tirs nourris, interminables, effroyables alors que la nuit tombe. Et enfin, éclairés par une lampe de poche, retournés par des pieds chaussés de sandales, ces corps de soldats dont certains, on le devine, n’ont pas eu le temps de se défendre ni même d’enfiler leurs gilets pare-balles ou leurs casques.
Joie précoce
Ce jour-là, le 3 juin, l’armée nigérienne a subi l’une de ses pires déroutes depuis qu’elle est en guerre contre Boko Haram. Vingt-six soldats sont morts et plus de cent ont été blessés, selon le gouvernement. La ville, après avoir été dévastée par les obus et les tirs de mitrailleuses 12.7, a été entièrement pillée. Tout était bon à prendre : les armes et les caisses de munitions trouvées dans le camp militaire, mais aussi les céréales stockées dans chaque parcelle familiale. La vidéo fait quatorze minutes. Le calvaire, pour les habitants de Bosso, a duré toute une nuit.... suite de l'article sur Jeune Afrique