Boko Haram était devenu presque silencieux. Sans pour autant cesser ses massacres, le groupe djihadiste ne les revendiquait plus et son canal de communication semblait en sommeil. La dernière apparition de l’ancien chef de la secte islamiste, Aboubakar Shekau, remontait à l’été 2015. Puis, la propagande s’est emballée au lendemain de la nomination, le 2 août, par l’organisation Etat islamique (EI) d’un nouveau « wali » (gouverneur) de sa province ouest-africaine : Abou Moussab Al-Barnaoui.
Pas de photo ni de CV de l’homme qui n’était apparu qu’une seule fois sous ce pseudonyme qui signifie en arabe « le Bornouan » – de la région de Borno. C’était en janvier 2015, au lendemain de la conquête de la ville stratégique nigériane de Baga, au bord du lac Tchad. Deux mois avant que Boko Haram ne prête allégeance à l’EI, il s’y présentait comme un « porte-parole » et évoquait déjà un « Etat islamique en Afrique ». Vingt mois plus tard, l’EI a adoubé ce djihadiste aux prises de parole plus structurées pour remplacer Aboubakar Shekau. Ingérable, ce dernier conteste son limogeage tout en réaffirmant son allégeance au « calife » Abou Bakr Al-Baghdadi.... suite de l'article sur LeMonde.fr