Au Niger, plusieurs réfugiés et ONG ont célébré ce mercredi la Journée mondiale de l’aide humanitaire dans la ville de Diffa, au moment même où une crise sécuritaire a fait dans la région pas moins de 300.000 déplacés, qui ont fui les atrocités du groupe terroriste Boko Haram.
Mohammed Chikhaoui, responsable d’OXFAM au Niger : “le conflit qui frappe le bassin du lac Tchad, malheureusement ce conflit-là ne semble pas avoir l’attention qu’il mérite de la part de la communauté internationale, de la part des populations du monde entier et il a tendance à devenir une crise oubliée et une crise méconnue.”
Doulaye Yacouba, un fonctionnaire de Diffa présent à cette cérémonie, reconnaît les difficiles conditions de vie des réfugiés et déplacés.
“En dehors même des réfugiés, maintenant, actuellement, quand vous regardez tout au long de la route, vous voyez que toute la bande sud de Diffa s’est déplacée pour venir sur le goudron, tous ces gens-là ont quitté leurs demeures, il faut leur trouver (…) quand vous vous retrouvez dans une tente comme ça, avec votre femme et vos enfants tout, vous savez très bien que quelque soit ce qu’on va vous apporter, ça ne vous fera pas oublier votre ancienne vie”, avoue-t-il.
“Sur la région de Diffa, on aurait voulu mobiliser au moins 75 millions de dollars, malheureusement, nous sommes à un tiers, c’est-à-dire sur trois dollars à mobiliser, on a mobilisé qu’un seul dollar, c’est la même situation au niveau du pays : sur 316 millions de dollars, on est également autour de 105 millions de mobilisés pour l’ensemble du pays en matière humanitaire”, a dit pour sa part Laouan Magagi, le ministre de l’Action humanitaire du Niger.
Le groupe islamiste nigérian Boko Haram, qui a lancé son insurrection en 2009, a causé la mort d’au moins 20.000 personnes, majoritairement nigérianes. Mais il frappe aussi d’autre pays, dont le Niger, entre autres.