Comme depuis plus de dix ans, l'organisation du pèlerinage à La Mecque (hajj) au Niger connaît de grandes difficultés cette année, ce qui commence à susciter de vives inquiétudes chez les pèlerins, constate-t-on à Niamey.
Après deux fausses alertes annonçant le départ du premier vol les 15 et 20 août, les 12.000 futurs pèlerins nigériens attendent toujours, dans le désarroi total, sans aucune information.
Ces inquiétudes sont d'autant plus fondées que les deux compagnies retenues par le gouvernement nigérien cette année pour transporter les pèlerins vers les lieux saints de l'islam, à savoir Niger Airways, en partenariat avec la compagnie nigériane Max Air, et la compagnie saoudienne Flynas, seraient confrontées à des problèmes très graves de dernière minute, a-t-on appris lundi de sources proches du dossier.
En effet, Max Air ne serait toujours pas en possession du permis l'autorisant à embarquer des passagers à partir de l'aéroport international Diori Hamani de Niamey, tandis que Flynas, qui devait transporter 50% des pèlerins, soit environ 6.000 personnes, estimerait que les taxes aéroportuaires de Niamey sont trop élevées et aurait exigé une augmentation en sa faveur de 50.000 FCFA sur chaque billet, précise-t-on de mêmes sources.
Cette année, le prix du hajj est fixé par le gouvernement nigérien à 2.075.000 FCFA. Ce montant comprend le prix du billet d'avion (un million de FCFA) et les différentes prestations des agences de voyage spécialisées dans le hajj.
De ce fait, les premiers vols prévus le lundi 15 puis le samedi 20 août n'ont pas eu lieu et ont été reportés à une date indéterminée. Ni le ministère nigérien de tutelle de l'organisation du pèlerinage, ni le Commissariat à l'organisation du Hajj et de la Oumra (COHO) ne se sont prononcés sur cette situation.
Plusieurs responsables d'agences de voyage nigériennes participant à l'organisation du hajj cette année, contactés lundi par un correspondant de l'agence Xinhua à Niamey, ont déclaré n'avoir aucune information sur le programme des vols.
Cette situation confuse entourée d'un silence apparemment complice des autorités laisse penser que le calvaire reprend pour les candidats au hajj cette année. De nombreux observateurs nigériens estiment qu'une fois de plus, les autorités n'ont tiré aucune leçon de la mauvaise organisation des précédentes éditions et des mésaventures des pèlerins qui en ont résulté.
Les musulmans nigériens gardent toujours en mémoire les dures épreuves des années passées où les candidats au pèlerinage, après de longues attentes à Niamey, avaient été livrés près d'un mois en Arabie saoudite après le hajj, faute d'avion pour les ramener chez eux. En outre, les pèlerins ne récupèrent souvent leurs bagages qu'un à deux mois après leur retour.