Un quart des attentats suicides perpétrés dans le bassin du lac Tchad (Tchad, Cameroun, Niger et Nigeria) depuis 2014 l’ont été par des enfants, déplore jeudi l’Unicef dans un rapport sur l’impact des violences de Boko Haram dans la région.
En plus des 2,6 millions de personnes actuellement déplacées, il est à craindre que 2,2 millions supplémentaires (dont la moitié sont des enfants) soient piégées dans des zones contrôlées par le groupe islamiste, s’inquiète l’organisation des Nations Unies pour l’enfance. Les années de violences de Boko Haram dans le bassin du lac Tchad ont engendré une crise humanitaire qui se dégrade, avec 1,4 million d’enfants déplacés et au moins 1 million d’enfants toujours piégés dans des zones inaccessibles, indique l’Unicef dans son rapport, publié en amont du sommet des Nations Unies pour les réfugiés et les migrants du 19 septembre.
Cette "crise des enfants devrait se trouver en haut de l’agenda mondial sur les migrations et les déplacements", estime le directeur régional de l’Unicef, Manuel Fontaine. "Les besoins humanitaires sont bien plus importants que la réponse apportée."
Trente-huit enfants ont été utilisés pour perpétrer des attentats suicides dans la région depuis le début de l’année, portant à 86 le nombre total d’enfants utilisés dans ce type d’attaque depuis 2014. Par ailleurs, 475.000 enfants vont souffrir de malnutrition aigüe sévère cette année.
L’Unicef souligne n’avoir reçu que 13% des 308 millions de dollars nécessaires pour fournir une assistance aux familles affectées par les violences de Boko Haram dans la région.