Ciel ocre, vent sec. Une tempête de sable roule au-dessus de Tahoua voilant le soleil. La matinée est déjà bien avancée dans cette ville de l’ouest nigérien, mais on y voit comme au coucher du soleil. Penché sur son volant, Mohamed Moustapha Ahmed active les essuie-glaces pour balayer la poussière qui s’accumule sur le pare-brise de son pick-up. Les rues sont obscures. Dix jours sans électricité. « Les hommes de Boko Haram ont commencé à s’en prendre aux installations électriques nigérianes sur lesquelles la ville s’alimente, peste-t-il. Avec ces djihadistes on va bientôt tous finir dans les ténèbres. »
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Mohamed Moustapha Ahmed est un homme de lumière, un guide spirituel, un marabout, comme on dit dans ce coin de pays pelé. Et pas n’importe lequel. Il est le président du collectif des associations musulmanes de Tahoua depuis 1993. Soit la plus haute figure islamique d’une région de plus de 3 millions d’habitants sur les 20 millions que compte le Niger, à 90% musulman. Sa lumière a lui, c’est l’islam. Pas n’importe lequel, tient-il à préciser : « Le vrai, le modéré, celui qu’a vécu le Prophète, pas celui dévoyé par les djihadistes. »
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