Achirou Garba règne en jeune patriarche sur une cour de chérubins. Quatorze enfants de 3 à 17 ans qui se reposent ou se chamaillent autour de sa maison, une cahute en pisé dans la commune rurale de Serkin Yamma, à une vingtaine de kilomètres de Maradi, tout près de la frontière que le Niger partage avec le Nigeria. Sept filles et sept garçons que ses deux épouses ont donnés à l’insatiable Achirou, réglé comme un métronome : « Chaque année, un baptême », sourit-il.
Dans le pays au plus haut taux de fécondité du monde avec 7,6 enfants par femme, Achirou, 38 ans, n’est pas une exception mais un « exemple ». Ce qui lui pose quelques problèmes. Le champ que lui a légué son père s’épuise. La faute au changement climatique et à l’intensification des cultures sur une parcelle qui va en rétrécissant. Il a dû la partager avec ses nombreux frères et sœurs, sa multitude de neveux et nièces, et sa kyrielle d’enfants. La nourriture se fait rare et la vie se transforme petit à petit en survie. Entretien avec un homme qui balance en tradition et modernité.... suite de l'article sur LeMonde.fr