Maradi, A cinq jours de la fête de Tabaski, la situation des marchés à bétail à Maradi, est caractérisée par la baisse des prix des béliers. Une situation que la ville n’a jamais connue depuis de longues années.
A en croire M. Saminou Abdou, revendeur de bétail, la fête de Tabaski va se dérouler cette année dans un contexte particulier : « les moutons sont en abondance mais les clients manquent. Ceux qui se vendaient à 60, 70, 80.000FCFA il y a si peu de temps, sont actuellement cédés à 45, 50 ou 55 000FCFA ».
Selon le Directeur Régional de l’Elevage, M. Salifou Issiakou, plusieurs facteurs sont à l’origine de cette baisse générale des prix des moutons, entre autres, la chute du cours de la Naira ; monnaie nationale du Nigeria, pays frontalier avec le Niger. Le taux d’échange est aujourd’hui de 680 Naira pour 10.000 FCFA. C’est pourquoi, de nombreux ressortissants du Nigéria préfèrent venir à Maradi, au lieu du sens contraire, vendre leurs moutons.
Cette baisse de la Naira, d’après M. Salifou, constitue un véritable blocage dans l’exportation des moutons vers le Nigéria. Du coup, l’offre devient supérieure à la demande sur les marchés locaux. Et au nom de cette loi classique de l’économie, chacun fixe son prix et vend comme bon lui semble.
C’est ainsi que la chance a souri à Mallam Manirou, un habitant du village de Magama (Nigéria) : « J’ai amené deux gros moutons que J’ai vendus, l’un à 150.000FCFA et l’autre à 95.000FCFA. C’est une véritable aubaine pour moi car avec cet argent converti en naira, je viens de réaliser une de mes plus grosses affaires ».
En revanche, tout n’a pas été rose pour Ibrahim Sani, de nationalité nigérienne et spécialisé dans l’embouche bovine : «Moi je vends de gros béliers à l’occasion des foires ou en les exportant en Côte d’Ivoire ou au Nigéria. En temps normal, je vends un mouton à 500, 750 voire 850.000FCFA. Aujourd’hui, à peine que le même bélier puisse coûter 250.000fcfa'.
Alors que, dira un spécialiste des questions économiques, ‘’de tout temps et pendant de nombreuses années, à l’approche de la Tabaski, les prix des moutons font grincer les dents au Niger’’.
Comme quoi ‘’les années se succèdent, mais ne se ressemblent pas’’