Niamey, la capitale du Niger, pays menacé par la désertification due à la déforestation, a consommé lundi près du quart de sa consommation annuelle de bois, a-t-on appris auprès des services de l’Environnement.
"Plus de 54.000 tonnes de bois (ont été) consommées dans la seule journée de la fête de l’Aïd al-Adha, dans la capitale", s’est alarmé le colonel Oumar Alou, directeur de l’Environnement de la région de Niamey.
Pour le colonel Alou, la consommation de la fête fut "la plus importante de ces 20 dernières années", alors que 1,5 million d’habitants de la capitale utilisent 260.000 tonnes de bois par an, selon les statistiques officielles.
Au Niger l’avancée du désert est dramatique. "Plus de 90%" des ménages n’utilisent que le bois pour s’éclairer et cuisiner, selon les services de l’Environnement.
Depuis 1990, les zones forestières du Sud ont perdu "un tiers" de leur surface, pour ne plus représenter que "1% du pays", d’après le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue).
Le Niger tente depuis plusieurs années de faire la promotion de son gaz et de son charbon pour freiner la coupe sauvage du bois, principal combustible pour une écrasante majorité de ses 18 millions d’habitants. Mais ces projets se heurtent aux coûts jugés élevés du gaz, qui est notamment extrait par une société chinoise dans le Sud.
Plus grande fête des musulmans l’Aïd al-Adha (fête du sacrifice) ou Tabaski, correspond aussi avec la fin du pèlerinage à La Mecque, le hadj.
Au Niger, pays à écrasante majorité musulmane, des centaines de milliers de moutons sont sacrifiés avant d’être consommés ou distribués aux plus nécessiteux, chaque année à l’occasion de cette fête.
Ce rituel donne lieu à des grillades de viande géantes et à une consommation excessive de bois pour allumer les bûchers et confectionner des brochettes géantes.