La police Nationale, avec l'appui de Global Security Contingency Fund (GSCF), un projet du ministère américain de la Défense, vient de se doter récemment d'une unité d'élite qui sera déployée dans la région de Diffa pour renforcer les capacités opérationnelles de nos Forces de défense et de sécurité engagées dans la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram.
Lors d'une cérémonie consacrée à la fin de formation de cette unité d'élite, qui a également été dotée d'importants moyens logistiques fournis par Global Security Contingency Fund, le Secrétaire Général du Ministère de l'Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, M. Ider Adamou, a indiqué que la création de cette unité entre dans le cadre «des nouvelles mesures sécuritaires décidées par les autorités». Soulignant que cette compagnie est bien formée et bien équipée, il a ajouté qu'elle va permettre d'apporter ''un plus dans le travail qui est déjà fait sur le terrain".
Pour sa part, le Directeur Général de la Police Nationale, le Commissaire Général Souley Boubacar, a estimé que l'unité d'élite doit contribuer à "renforcer les capacités" de la police "dans la sécurisation des populations" et dans la lutte "contre les réseaux criminels transfrontaliers".
Prenant la parole à l'occasion de cette cérémonie, l'ambassadeur des Etats Unis au Niger, SE. Mme Eunice S. Reddick" a clairement justifié cet appui apporté par son pays dans le domaine de la sécurité au Niger. « Le Niger a une réputation de partenaire sérieux, fermement engagé dans la lutte contre le terrorisme », a affirmé la diplomate américaine.
Ce nouveau corps d'élite, qui sera basé à Maïné-Soroa, une ville située dans la région de Diffa, aura pour mission de surveiller la frontière nigéro-nigériane, principal théâtre des opérations des terroristes de Boko Haram.
Il faut constater que, ces derniers temps, le groupe Boko Haram a connu d'importants revers, ces deux dernières attaques à Toumour et dans ses environs ayant été des échecs cuisants. Ce fut le cas lors de la dernière attaque, le lundi 12 septembre 2016, où une autre patrouille des Forces de défense et de sécurité est tombée dans une embuscade tendue par des éléments du groupe terroriste Boko Haram aux environs de la localité de Toumour.
Revers pour Boko Haram
Dans cette confrontation, la réaction de nos Forces de défense et de sécurité et celle des renforts de la Force bilatérale (Tchad-Niger) a permis de mettre hors d'état de nuire l'ennemi qui a perdu 30 de ses éléments, tandis que deux d'entre eux ont été capturés et une importante quantité d'armes et de munitions a été récupérée. Même si on déplore cinq (05) morts et six (06) blessés du côté de nos braves FDS, on peut considérer que ce bilan est celui d'une cuisante défaite pour les terroristes de Boko Haram qui excellent dans les attaques lâches et barbares. Et avant cet accrochage avec les FDS, les mêmes assaillants sans foi ni loi se sont heurtés, le vendredi 02 septembre 2016, aux populations civiles de Toumour. Ces dernières, qui se sont organisées pour leur tenir tête, ont courageusement livré un combat singulier à coups de flèches contre Kalachnikov. Certes, cinq habitants du village ont perdu la vie, mais les terroristes ont été contraints de battre en retraite en se ruant vers la zone de la Komadougou Yobé, certains avec des flèches dans le postérieur.
Depuis février 2015, Boko Haram mène des attaques aux environs de Diffa. D'autre part, la région de Diffa abrite plus de 300.000 réfugiés et déplacés venus du Nigeria et des îles du Lac Tchad, dont des milliers vivent aux dépens d'une population locale. Face à cette situation, l'ONU a d'ailleurs lancé un appel pour demander à la communauté internationale d'accroître son soutien financier pour venir en aide aux populations de la région ainsi qu'aux populations déplacées.