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Crise au MPN Kishin Kassa ; Et si le PNDS a raison
Publié le dimanche 18 septembre 2016   |  Tamtaminfo


Ibrahim
© Autre presse par Ibrahim Yacouba
Ibrahim Yacouba, ancien colonel des douanes et ex directeur de cabinet adjoint à la Présidence de la République


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Au lendemain des résultats des élections présidentielles et législatives de Février 2016, rares sont les nigériens qui n’ont pas été épaté par la prouesse du tout nouveau Mouvement Patriotique Nigérien porté par son jeune leader, Ibrahim Yacouba, vomi de façon peu agréable par ses amis roses six mois plus tôt. En effet, les nigériens étaient étonnement surpris non pas par la fracassante déclaration, mais surtout la teneur tonifiante, voire humiliante qu’annonce l’exclusion du DIRCABA de Issoufou Mahamadou, du parti présidentiel, à quelques mois des élections générales que connaitra le pays.
Cette exclusion perçue comme un cataclysme politique, c’est vite transformé en véritable opportunité pour l’ancien secrétaire général de syndicat national des agents de douanes qui hésitait encore à choisir son fief politique entre son Maradi natal et l’Arewa parental. A tort ou à raison, beaucoup de nigériens, en majorité jeunes et femmes, du pays comme de la diaspora ont senti cette exclusion comme une conspiration politique injuste à l’endroit de la jeune étoile et accordèrent leur soutien en adhérant rapidement et massivement à la nouvelle formation politique créée sitôt par l’ancien douanier.
Cela était compréhensible d’autant plus que l’ancien DIRCABA jouissait d’une grande popularité chez cette tranche des citoyens, qui lui reconnait sa générosité et son humilité. Mais pas seulement, beaucoup de nigériens croyaient que ce ‘’self-made-man’’ incarne la rupture d’avec les pratiques anti-démocratiques dont souffrent la plupart des formations politiques du pays ; notamment le népotisme, la dictature, la personnalisation, l’iniquité entre les militants,…en un mot la mal-gouvernance. La suite est connue de tous.
Le parti a aligné des jeunes candidats à l’image de son Président et engrangé un résultat relativement satisfaisant, à l’issu d’une campagne électorale magnifiquement réussie. La moisson est composée de cinq sièges au parlement dont 3 à Dosso, 1 à Maradi ,1 à Niamey ; avec 4,34% de suffrages recueillis au premier tour le classant 5eme parmi 15 candidats en lice. Cependant, cette sérénité s’estompe de plus en plus avec la participation de la jeune formation à la gestion de la cité après le 2nd tour.
En effet, si les militants et sympathisants ont accepté et toléré l’allégeance de leur leader à ses ennemis roses, beaucoup des voix s’élèvent pour dénoncer la gestion peu-orthodoxe du parti rouge et jaune. L’illustration la plus parfaite est les péripéties qu’exhibent le parti à Maradi avec le très médiatisé Elh Sani Attia. Pour rappel, cet ancien militant du PNDS Tarraya s’est vu bombardé 1er Vice-Président national du parti au soir du 1er congrès statutaire du parti tenu le 26 Décembre 2015 à Maradi, avant de se voir attribuer l’unique siège parlementaire du parti au titre de la région de Maradi, quoique emprisonné durant une bonne période de la campagne électorale.
Ceci est visiblement inédit, d’autant plus que le jeune homme d’affaires n’est jamais allé à l’école de’’ toubab’’ et ne dispose d’aucune expérience politique notoire. Fort de toutes ses consécrations l’honorable vice –président Attia gère le MPN Kishin Kassa Maradi à sa volonté personnelle au mépris de toutes les règles régissant la vie associative. Le fonctionnement de cette formation à Maradi est tout, sauf celui d’un projet commun dynamisant et mutualisant la diversité de ses membres.
Après avoir délégué et imposé les membres du bureau régional par’’décret’’ (dont lui seul connait le secret des profils utilisés) comme il aimait souvent le préciser, le Vice-Président s’occupe sans partage, de la gestion locale du parti en lieu et place de sa mission nationale ; au point d’effacer son bureau régional devenu une simple caisse de résonance. A juste titre, l’honorable intimide, manipule, humilie, écarte et écrase tout militant qui se hasarde à faire part d’une vision contraire à la sienne.
Ceci est insupportable et illégitime à l’endroit de certains militants avertis qui ne cessent de rappeler les circonstances de la création du parti. Des sources proches du parti, il semblerait que la plupart des structures communales du parti sont mises en places sous coupe réglée et ne répondent qu’au mot du tout-puissant vice-président. Ni même le Président national du parti. Pour tous ceux qui osent exprimer une opinion contraire, leur sort est mécaniquement un avertissement écrit, une suspension ou même une exclusion définitive prononcée unilatéralement, en contradiction flagrante avec les textes fondamentaux du parti.
A l’intérieur comme à l’extérieur du parti plusieurs militants et sympathisants pensent fort qu’Attia bénéficie d’un soutien inavoué du bureau politique national ; voir son Président lui-même. Sinon, comment comprendre que des avertissements, suspensions et exclusion soient dits et notifiés aux militants et dirigeants du parti avec ampliation au bureau politique national, sans que celui-ci réagisse officiellement pour rétablir l’ordre et la sérénité ? Selon nos informations, plusieurs responsables locaux ont écopé de ces sanctions notamment le SG départemental de Guidan Roumji, celui de la commune de Chadakori, le SG des cadres du parti, le président communal Maradi I, …
Le 06 juin 2016, le propre suppléant de l’honorable Attia à l’assemblée nationale s’est vu attribué un avertissement écrit via le soin du Sieur Dan Tonchi, le poulain le plus fidèle d’Attia. Le comble advenait le Samedi 09 juillet 2016 où le tout-puissant Attia prononça publiquement et sans pudeur la destitution du Président régional du parti, le nommé Elh Jano, le plus grand bailleur de fonds du parti sur le plan régional.
Un homme reconnu par sa tolérance, sa simplicité et son ouverture à l’égard des militants. L’honorable lui a bien notifie devant les participants que celui qui l’a placé au dit-poste et par conséquent, il le déchoit avec effet immédiat. Ce jour, l’honorable a reproché au Président régional la convocation d’une réunion régionale en sa qualité du président de bureau.
Chose incongrue, d’autant plus que les textes du parti lui confère cette prorogative. S’il est vrai que Elh Attia s’excelle à travers une haine affichée contre les intellectuels du parti, du moins ceux qu’il n’arrive pas à contrôler, il est néanmoins incompréhensible qu’il pousse son entêtement à vouloir diriger confusément et unilatéralement ce parti en contraction permanente des procédures en vigueur sous le regard impuissant du Président Ibrahim Yacouba.
Aujourd’hui, ce qui inquiète plus d’un militant à Maradi, c’est le silence passif du Président Ibrahim Yacouba face à cette dérive autoritaire répétitive qui jure d’avec le fondement de cette formation politique. Cela est d’autant plus remarquable que certaines figures de pointe du parti, comme le fidèle compagnon de 1ere heure de Ibrahim Yacouba, promoteur historique du parti ; le nommé Oumarou Yacouba Arjo, affichent de plus en plus de réserves vis-à-vis des activités du parti auquel ils ont tout donné pour assurer l’implantation regionale.
La déception était profonde le mercredi 07 septembre 2016 ou une mission du bureau national dirigé par le Président du parti Ibrahim Yacouba en compagnie de plusieurs responsables du parti et dont le Secrétaire général de conseil de sages du parti, le doyen Sabo Saidou ; s’est vu défiée et boycottée par l’honorable Attia qui a réussi à imposer son dictat à travers la confirmation de son poulain au poste du Président régional contre le candidat de ‘’Niamey’’ ( le gouverneur de Diffa Laouali Dan Dano) parrainé par la mission du Président.
D’ailleurs, plusieurs militants n’ont pas hésité de déplorer le laxisme du Président Ibrahim Yacouba qui assiste impuissant à leur mise en quarantaine de la marche du parti en cette veille des élections locales dont le scenario d’une débâcle électorale est très prévisible. Selon des sources proches du parti, le président s’était beaucoup soucié d’imposer le Gouverneur de Diffa comme le nouvel homme fort de la région, au lieu de créer les conditions d’un dialogue inclusif avec tous les acteurs de la crise que connait le parti.
Comme quoi une autre cassure vient d’être créée au plan régional avec cette insistance de Ibrahim Yacouba à imposer son candidat, du moins celui de ressortissants de Maradi vivant à Niamey que les autochtones ont toujours du mal à accepter la nomination au poste de Gouverneur au titre de la région pendant que les principaux acteurs et mobilisateurs des voix recueillies par le parti continuent à remuer les épreuves endurées lors de la campagne difficile entreprise.
C’est le cas notamment des plusieurs candidats à la députation sous bannière du parti. Si certaines opinions commencent à évoquer le scenario d’une complicité entre le Président et son 1er vice, les plus superstitieux nourrissent la thèse d’un possible envoutement du 1er par le 2nd. En tout cas, l’honorable vice-président Elh Sani Attia continue à faire la pluie et le beau temps contrôlant sans pitié les règnes du parti à Maradi.
Le SG départemental du parti au titre de Guidan Roumji, par ailleurs candidat aux dernières élections législatives a payé le prix de son entêtement à dénoncer la mauvaise gestion du parti en se voyant écroulé à la prison civile de Maradi pour une plainte déposée par l’honorable Attia relative à des échanges malveillants dans un groupe social (Whats app) traitant des questions de fonctionnement du parti. Le pauvre candidat malheureux est resté une dizaine de jours sous mandat dépôt, sans aucune réaction de quelques personnalités du parti à la grande satisfaction de l’honorable vice-président national du MPN qui s’est satisfaisait d’avoir démontré une fois de plus la suprématie de son pouvoir.
A présent cette situation vraisemblablement inédite affecte sérieusement les nouvelles adhésions au parti aux couleurs de cube maggi. Car beaucoup de sympathisants affirment attendre de voir l’issu de cette crise pour croire a la rupture prônée et y adhérer. Selon un jeune médecin, il serait actuellement suicidaire pour tout intellectuel qui se respecte de militer à MPN KK Maradi pour la simple raison que les 1er cadres, compagnons du Président au début de l’aventure, ceux cerveaux et artisans de l’installation et la vulgarisation du parti sont devenus des dindons de la farce ; regardant des opportunistes leur ravir la vedette.
D’autre part, à la lumière des 1eres nominations au titre du parti, certains militants reprochent au bureau politique national de se tailler la part belle avec
le Président national : ministre des affaires étrangères ;
le 1er vice-président : député national au titre de la région de Maradi ( il faut préciser que toute la région a amené 30639 voix sur un quotient électoral de 27290);
le 2e vice-président :ministre délégué aux mines ;
la présidente des femmes : ministre déléguée à l’aménagement du territoire ;
le vice-président au titre des cadres : directeur de cabinet du ministre des affaires étrangères ;
le secrétaire général :Directeur de cabinet du ministre déléguée à l’aménagement du territoire ;
le directeur de campagne adjoint :Gouverneur de la région de Diffa.
C’est fort de ce constat que nombreux observateurs commencent à affirmer que les pontes du PNDS auraient prédit certaines de ces situations au point de refuser toute responsabilité à Elh Sani Attia au sein des structures dirigeantes de leur parti au titre de la région. En tout état de cause, le Président Ibrahim Yacouba doit rapidement fait montre d’une vraie stature d’homme d’Etat pour sauver son bateau afin de répondre a l’interrogation de plus en plus persistante et pertinente de certains observateurs qui se demandent comment Ibrahim Yacouba dirigerait efficacement et sereinement le Niger alors qu’une simple crise d’ego est en train de balkaniser son parti au niveau de Maradi.
D’ailleurs cela commence déjà à faire tâche d’huile dans d’autres régions comme Tahoua et la récente défection d’un groupe de militants de Niamey.
Ne pas le faire donnera une fois encore raison aux analystes qui croient comme fer que l’essentiel et l’utile de son projet politique est l’Arewa. Maradi n’est point une préoccupation, ni un enjeu pour Yacoubia. Le cas échéant, le PNDS aurait encore raison…

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