Un mouvement de grève déclenché par des enseignants et des étudiants du Niger, protestant contre des retards de paiement des salaires et des bourses, a fortement paralysé les universités publiques du pays, a appris l’AFP de sources syndicales.
Des grèves avaient déjà compliqué la rentrée académique à Niamey et dans tout le reste du pays début septembre.
"Nous avons déclenché une grève de sept jours pour réclamer le versement d’arriérés de salaires et de primes de recherches", a expliqué à Bakasso Sahabi, le secrétaire général du syndicat des enseignants et chercheurs du Niger (SNECS), lors d’un point de presse. Le mouvement est "bien suivi", a-t-il assuré.
Il s’agit d’une reconduction du mouvement de grève par les enseignants, qui ont déjà observé un arrêt de travail de trois jours, il y a près de deux semaines.
Pour leur part, les étudiants ont décidé de "boycotter les cours" pour "exiger" le paiement "d’arriérés de bourses" et "le recrutement d’enseignants suffisants".
Ils réclament aussi "plus de salles de cours", a indiqué Salaou Chaïbou, le secrétaire général de l’Union des étudiants de l’université de Niamey (UENUN, syndicat). "Il est inadmissible que des étudiants s’accrochent aux fenêtres pour prendre des cours", a dénoncé Moumouni Issaka, un autre responsable de l’UENUN.
"Quatre mois d’arriérés de salaires" ont été déjà versés pour l’université de Zinder (centre), a assuré samedi à la télévision, Mohamed Ben Omar, le ministre nigérien de l’Enseignement supérieur. Cette grève des enseignants "n’a plus sa raison d’être", a-t-il estimé.
Le ministre a justifié les retards des salaires et bourses par les importantes dépenses militaires du pays.
Depuis février 2015, le groupe armé nigérian Boko Haram mène des attaques autour de Diffa, région frontalière du nord-est du Nigeria, fief des insurgés islamistes.
Le Nigeria et ses voisins (Tchad, Cameroun, Niger) ont mis en place, en juillet 2015, la Force multinationale mixte de 8.500 hommes opérant contre Boko Haram dans le bassin du lac Tchad. Cette force est essentiellement financée par ces pays.