Notre pays est en ruine. Ce ne sont pas les images des kiosques – ou disons – les images des familles détruites qui diront le contraire. A coup de bulldozers, les autorités de Niamey ont réussi à mettre à sac l’économie de la capitale en particulier, et du pays en général. Pire, le gouvernement dit les « féliciter » et « encourager » pour les actes de destructions massives ainsi réalisés. C’est terrible. Comment dans un pays où les finances publiques sont dans le rouge avec en filigrane un Trésor public quasiment vide ? on peut se permettre de telles horreurs. De l’avis du ministre Ben Omar, chaque matin, le DG de l’ANAB se pointe au Trésor et n’arrive pas à avoir plus de 30 millions.
Les étudiants totalisent près de 3 trimestres d’arriérés de bourses ; les contractuels de l’enseignement comptent les mois à n’en point finir.
Les magistrats sont montés au créneau avec plus de fermeté pour dénoncer l’inféodation du pouvoir judiciaire par l’exécutif. Les dernières nominations dans le domaine prouvent à suffisance cet état de fait. Le ministre des Finances Saïdou Sidibé que Jeune Afrique qualifie de « malade » souffrant d’un mal qui nécessite repos est nommé président de la Cour des comptes pour aller contrôler sa propre gestion et celle de la présidence de la République dont il était le Directeur de cabinet. Dans la même dynamique, l’ancien directeur de cabinet adjoint du président Issoufou AlkacheAlhada, par ailleurs candidat malheureux aux élections législatives de 2016 pour le compte du PNDS-Tarayya, est nommé président de la Conseil d’État où il aura à recevoir les plaintes des citoyens sur les mesures administratives prises par le président de la République dont il était le DIRCABA et le Premier ministre dont il est le camarade politique. Dans quel pays sommes-nous ? Un pays dans lequel, il n’existe plus qu’un seul et unique pouvoir : l’exécutif dirigé d’une main de fer par Issoufou Mahamadou. Comment en est-on arrivé là ? Par les soins d’une dictature rampante qui a pu tendre ses tentacules dans tous les secteurs sociopolitique et économique du pays. Pendant que les Nigériens regardaient ailleurs, pensant que ce qui arrivait ne concerne que des politiciens à qui des comptes sont réglés aux moyens de l’appareil d’Etat, la dictature stalinienne se mettait en place. Aujourd’hui, il est presque trop tard. Le parlement est sous la botte du président Issoufou, l’institution judiciaire est sous son contrôle effectif et Adieu le dicton qui dit que : « pour qu’on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir ».
Ainsi, sous la Renaissance Acte II, le seul à avoir la réalité du pouvoir est : Issoufou Mahamadou. La conséquence : aujourd’hui qu’il a décidé de transformer Niamey en champ de ruine, personne ne peut l’arrêter. Si on avait une Assemblée nationale digne du nom, sans doute qu’elle aurait pu demander des comptes et éventuellement exiger l’arrêt des exactions contre l’économie nationale.Si la justice était véritablement indépendante probablement que les plaintes des commerçants auraient donné des résultats. Maintenant,plus personne ni aucune institution ne peut lever le petit doigt contre les décisions du président Issoufou, fussent- elles, catastrophiques pour le peuple. Ce n’est pas fini, la descente aux enfers va se poursuivre de belle puisque la vie de 18 millions de personnes est suspendue à la seule humeur d’un président de la République dont le souci de l’intérêt général est gravement discutable.
Le Niger est en ruine. L’éducation publique, la Santé, l’économie, la cohésion nationale, la sécurité, la politique, tout va à vau-l’eau, tout est en ruine et ça continue.
Pourtant, dans cet océan de désespoir, l’espoir est permis même si l’esprit humain peine à voir d’où il viendra. Tant qu’on vit, on doit espérer.
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