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Cérémonie d’ouverture du dialogue social sur les pratiques traditionnelles néfastes affectant les enfants : Adopter une politique adéquate afin de mettre un terme aux pratiques
Publié le mardi 8 octobre 2013   |  Le Sahel




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La Coalition des Organisations Nigériennes des Droits de l'Enfant (CONIDE) a organisé, samedi dernier, dans la grande salle de conférence de l'hôtel Sahel, la cérémonie d'ouverture d'un dialogue portant sur les préoccupations sociales. Ce dialogue tourne essentiellement autour des pratiques sociales et culturelles néfastes affectant les enfants. Le thème retenu à cet effet, est ''la problématique de la mendicité et du mariage précoce et forcé des enfants au Niger''. Cette cérémonie a été présidée par la représentante du ministère en charge de la Promotion de la Femme et de la Protection de l'Enfant.

Le président de la coalition des organisations nigériennes des droits de l'enfant, M. Elhadj Sidikou Moussa, a rappelé que cette cérémonie entre dans la logique des activités commémoratives de la 23ème édition de la journée de l'enfant africain, édition 2013, et dont le thème est : ''éliminer les pratiques sociales et culturelles néfastes affectant les enfants: notre responsabilité collective''.
En effet, les disposition des articles 1er et 21 de la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant stipulent que ''toute coutume, tradition, pratique culturelle ou religieuse incompatible avec les droits, devoirs et obligations énoncés dans ladite charte doit être découragée dans la mesure de cette incompatibilité'', et que ''toutes les mesures appropriées doivent être prises pour abolir les pratiques négatives, culturelles et sociales qui sont au détriment du bien-être, de la dignité, de la croissance et du développement normal de l'enfant''.
Ces pratiques néfastes sont notamment toutes celles traditionnelles, coutumières, sociales et religieuses qui entraînent des préjudices physiques et psychologiques au développement des enfants. Il s'agit entre autres des mutilations génitales féminines, du mariage précoce ou forcé, de la mendicité, des diverses violences faites aux enfants (viols, sévices corporels, violences morales, châtiments corporels etc..).
Selon une étude sur l'analyse de la situation de la femme et de l'enfant au Niger, il a été démontré que les enfants continuent d'être victimes d'abus et de violences. A cela, s'ajoute une grande insuffisance des actions de prise en charge et de prévention adéquates. En 2010, des données répertoriées au niveau des structures de prise en charge des victimes des violences montrent que les femmes et les enfants représentent respectivement 93% et 41% des effectifs.

Ainsi, le pourcentage de jeunes filles mariées avant 15 ans est de 61% au niveau national, 85% à Maradi, 74% à Zinder et 70% à Diffa (UNICEF, 2011). S'agissant des enfants confiés par leurs parents dans le seul but d'acquérir des connaissances religieuses, le constat est hélas triste. Les valeurs de socialisation, d'éthique et de bonne moralité ont laissé place aux abus divers que subissent ces enfants. Errant à longueur de journée dans les rues sans orientation, ils finissent par sombrer dans la délinquance et la consommation de stupéfiants. Dans cette nouvelle forme d'abus, plusieurs enfants ont fini par rejoindre la rue où ils ont élu domicile ou même sont en conflit avec la loi.

'' C'est au regard de cette sombre réalité que la Coalition des Organisations Nigériennes des Droits de l'Enfant, avec l'appui de Save the Children International, (bureau de Dakar), s'est proposé d'organiser un dialogue social sur la problématique du mariage précoce et de la mendicité des enfants'', a expliqué M. Sidikou Moussa. Un dialogue qui s'étalera sur trois jours, au cours desquels, plusieurs points seront traités, notamment l'élaboration des programmes de lutte contre la mendicité des enfants et le mariage précoce.
Le mariage des enfants est un problème mondial qui affecte de nombreux pays, et ayant un impact négatif sur les filles. Au même titre, l'exploitation des enfants par la mendicité constitue une violation des droits humains. Ces deux phénomènes entravent non seulement les droits des enfants, mais aussi des femmes. Ainsi, aborder le mariage des enfants et la mendicité est une approche nécessaire et novatrice pour améliorer l'éducation des filles et des garçons.
La représentante du ministère en charge de la Protection de l'Enfant a, à son tour, salué cette initiative qui entre dans le cadre du renforcement des capacités des acteurs de la protection de l'enfant au Niger, un des axes du document cadre de protection de l'enfant élaboré par son ministère. Selon elle, cette initiative atteste l'engagement de la société civile, et singulièrement du CONIDE, à accompagner le ministère en charge de la protection de l'enfant dans sa noble mission de faire des droits de l'enfant une réalité au Niger, mais aussi de lutter contre toutes ces formes d'abus, de violences et d'exploitation à l'égard des enfants.
Face à ce constat amer, elle interpelle tous à œuvrer ensemble pour éradiquer ce spectre et ces fléaux que constituent les pratiques traditionnelles néfastes pour les enfants.

Tagou Rahila (stagiaire)

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