Tout porte à le croire eu égard aux coûts portés à la connaissance des contribuables nigériens pour certaines d’entre elles, notamment les ponts, pardon les échangeurs qui ont été dressés au niveau du rond-point avenue «Mali Béro» et avenue du «Zarmaganda», dans la périphérie nord de la capitale et à la Place des martyrs au rond point Kennedy, travaux exécutés par l’entreprise chinoise CGC, pour un coût estimé à plusieurs dizaines de milliards de francs CFA, sur dit-on fonds propres de l’Etat. L’opposition politique nigérienne, la société civile, la presse privée et plusieurs voix se sont élevées, pour dénoncer les coûts exorbitants de ces infrastructures. Il a été surtout question de surfacturations qui auraient permis à des hautes personnalités de s’enrichir de manière illicite.
Plus récemment, la ville de Niamey a vu ses différents ronds points bénéficier de nouvelles infrastructures avec pour objectif de rendre la capitale du Niger attrayante à l’instar des autres villes de la sous région. Contrairement aux échangeurs, c’est un flou artistique qui a entouré leurs constructions : pas d’appel d’offres, pas d’annonce dans les journaux gouvernementaux, rien ! On peut tout simplement lire sur les différents monuments le nom du maître d’œuvre notamment la société qui a procédé à la construction. Les sommes d’argent sorties des caisses de ces sociétés d’Etat restent une énigme. Qui a voté le budget ayant servi à la construction de l’édifice ? Le DG ? Le Conseil d’Administration ? Les délégués du personnel ont-ils été impliqués ? Nul ne le sait. Le citoyen lambda ne fait que constater et se taire ! Pourtant, c’est l’argent du peuple qui a été utilisé pour ces opérations. On lui expliquera que c’est pour donner un nouveau visage attractif et une dimension internationale de premier plan à Niamey, la capitale du Niger, à travers le programme «Niamey Nyala» que le gouvernement a instruit les autorités municipales pour mettre en œuvre tous ces travaux.
Ainsi, les citoyens nigériens ont vu pousser comme des champignons, plusieurs infrastructures dans les différents ronds-points de la ville de Niamey. Il s’agit des ronds points Place de la Concertation ; Terrain Musulman ; Maourey ; Liberté, ENA ; Justice ; Gadafawa ; Harobanda. On sait seulement que ces différents ouvrages ont été financés par des sociétés d’Etat comme la SOPAMINE, la NIGELEC, la CNSS, la SEEN, la SONIDEP , la SONIBANK.
Si pour l’ouvrage de la Place de la Concertation, les Nigériens connaissent le montant qui est de quatre cent millions (400 000 000) déclaré officiellement par voie de presse, il n’en est pas de même pour les autres qui restent encore aujourd’hui entourés d’un flou artistique. Conséquence : les supputations et autres spéculations vont bon train. Selon un architecte que nous avons approché, il y aurait une grosse escroquerie en dessous des ces ouvrages qui auraient été exagérément surfacturés. Le montant dépasserait les 500 millions pour les grands ronds et 300 millions pour les petits. Il vous souviendra d’ailleurs le tollé qu’avait provoqué la somme astronomique de 400 millions de l’infrastructure construite devant l’Assemblée Nationale, Place de la Concertation. Comme quoi, une occasion en or a été offerte à certains des concepteurs de ces travaux pour arnaquer les pauvres contribuables nigériens.
L’un dans l’autre, nous estimons que la HALCIA doit mener des investigations approfondies surtout pour la construction des infrastructures au niveau des ronds points afin de détecter les
surfacturations et en sanctionner les auteurs. C’est l’occasion pour l’opération Mai Boulala initiée par le Président Issoufou de sévir sans pitié contre ces prédateurs des deniers publics !
Le Monde d’Aujourd’hui a pour ambition d’entreprendre des investigations dans ce sens afin d’éclairer ses lecteurs sur le drame qui se cache derrière la construction de ces infrastructures.