Célébration de la 10ème édition de la Journée Mondiale de lutte contre de la Rage : Informer et sensibiliser les populations sur les dangers de la maladie
A l'instar des autres pays du monde, le Niger a célébré hier, 28 septembre 2016, la 10ème édition de la Journée Mondiale de lutte contre de la Rage. Maladie très contagieuse, la rage frappe de nombreuses espèces animales dont la transmission à l'homme se fait le plus souvent par morsures ou griffures des chiens et des chats. Cette année, le thème choisi pour la commémoration de cette journée est « la Rage : Eradiquer, Vacciner et Eliminer ». C'est le ministre délégué à l'Elevage M. Mohamed Boucha qui a donné le coup d'envoi des manifestations de cette journée dans les locaux de la Direction Régionale de l'Elevage de Niamey à travers une séance de vaccination gratuite des chiens et chats, en présence des ministre en charge de la Santé Publique ; de la Communication et de celui délégué à l'Industrie, ainsi que du Secrétaire général du gouvernorat de Niamey.
Les manifestations de cette journée ont débuté avec une chanson de sensibilisation présentée par le groupe « Sogha » et un sketch sur la nécessité pour les populations de faire vacciner leurs chiens et chats afin d'éviter la contagion. La rage qui est une maladie dangereuse apparait de nos jours comme une zoonose quasiment disparue. Et pourtant beaucoup de personnes et surtout de jeunes enfants continuent encore d'être les victimes à travers de nombreux pays dans le continent africain. Pour le ministre délégué à l'Elevage M. Mohamed Boucha, il s'agit d'une maladie négligée touchant des populations pauvres et vulnérables dont les décès sont rarement notifiés. La rage survient principalement dans des communautés rurales reculées ou des mesures de prévention de la transmission à l'homme ne sont pas mises en œuvre.
Selon le ministre délégué à l'Elevage, la rage touche plus de 150 pays et territoires dans le monde. Elle tue chaque année plus de 60.000 personnes dans le monde dont plus de 95 % se trouvent en Afrique et en Asie. 60 à 70% des cas humains concernent les enfants de 5 à 15 ans. On estime d'ailleurs que 100 enfants meurent chaque jour de la rage et plus de 95% des cas humains de rage sont dus à des morsures de chien domestiques infectés. Une fois que les symptômes de la rage se déclarent chez une personne, la maladie est fatale dans presque tous les cas. Toutefois, contrairement à de nombreuses maladies, a dit ministre Mohamed Boucha « nous disposons de tous les outils nécessaires pour l'éradication. En outre, le nettoyage de la plaie et la vaccination pratiqués dans les heures suivant le contact avec un animal suspect, permettent de prévenir l'apparition de la rage et le décès chez l'homme. A l'évidence, la rage constitue un problème de santé publique auquel il faut nécessairement trouver une solution durable » a déclaré M. Mohamed Boucha.
C'est la raison pour laquelle la date du 28 septembre est retenue en vue de sensibiliser les communautés à travers le monde entier sur la prévention et le contrôle de la rage animale, ainsi que la mobilisation des ressources auprès des partenaires techniques et financiers sur la prévention de la rage humaine. Dans cette optique, le Niger a organisé en étroite collaboration avec l'Organisation Mondiale de la Santé Animale et la Commission de l'UEMOA du 24 au 26 juin 2014, une conférence internationale sur la rage. Le ministre Mohamed Boucha a relevé qu'au Niger, la rage est présente dans toutes les régions et sévit particulièrement dans les centres urbains où il y a une concentration importante de chiens errants. Sur 158 prélèvements suspects de rage parvenus au service de diagnostic du laboratoire central de l'élevage (LABOCEL) entre 2001 et 2016, 107 se sont avérés positifs au test de dépistage soit un taux de positivité de 68%.
C'est conscient de cette situation que le ministère de l'Elevage s'est inscrit dans une dynamique de prévention et de contrôle de cette maladie dans le domaine animal en initiant depuis 2012, une vaccination gratuite des chiens non encore vaccinés. Cette action rentre dans le cadre de la mise en œuvre d'une des recommandations de l'Organisation Mondiale de la Sante Animale, contenue dans le rapport sur l'analyse des écarts PVS des services vétérinaires du Niger : « la prophylaxie actuelle ciblant la Péri Pneumonie contagieuse bovine, la peste des petits ruminants et la pasteurellose cameline, doit être élargie à la rage» a-t-il poursuivi.
Auparavant, le secrétaire général de la Région de Niamey M. Boureima Zourkaleini Maïga s'est réjoui du choix de Niamey pour abriter les manifestations de cette journée mondiale de lutte contre la rage. La situation de la rage à Niamey n'est guère reluisante malgré les efforts des services de l'élevage. Ainsi, l'éradication de cette maladie se fait essentiellement par la vaccination de masse des animaux notamment les chiens. Mais cette action et bien d'autres restent encore timides du fait du peu d'intérêt affiché par les propriétaires des chiens et chats même si Niamey constitue la zone de concentration des foyers de rage. C'est pourquoi, M Boureima Zourkaleini Maïga a demandé à l'ensemble de la population de Niamey d'appuyer les services de l'élevage de son entité administrative dans la mise en œuvre de la prophylaxie médicale et sanitaire en matière notamment de campagne de vaccination des chiens et des chats et des abattages périodiques de ceux qui sont errants.