Il ya deux mille ans, parvenant au terme de l’œuvre historique qu’il avait consacrée aux origines de la Rome antique, Denys d’Halicarnasse résumait ainsi l’expérience des premières siècles de la République romaine : « le plus sûr moyen de ruiner un pays est de donner le pouvoir aux démagogues ». Notre pays est ruiné, la classe politique en est la cause unique, et par vaine démagogie.
Les alliances en vue des élections générales de 2016 vont bon train dans la majorité présidentielle tout comme dans les rangs de l’opposition. Apres le divorce consommé entre Le MODEN/FA LUMANA et le PNDS TARRAYA, chacun, de son coté, cherche des alliés. Le président de l’Assemblée Nationale a quitté le Mouvement Nigérien pour la Renaissance (alliance regroupant les différents partis politiques soutenant l’action gouvernementale) en laissant certains de ses fidèles compagnons d’infortune, opportunistes inconditionnels au pouvoir et ce, quelque soit le prix à payer au sein de leur organisation politique. Pendant que d’autres membres de l’opposition sont restés fidèles au président ISSOUFOU pour avantages reçus de ce dernier quand il nous a gavé du dangereux cocktail de gouvernement dit de large ouverture et en grand stratège, en créant les conditions de défection de plusieurs militants véreux issus des rangs des partis opposés à sa stratégie politique. Selon l’entourage de HAMA AMADOU, le président de la République demande sa tête. La raison invoquée c’est que ce dernier n’a pas encore digéré la rupture de son désormais ex allié.
Pour HAMA AMADOU, l’urgence est de trouver des alliés afin de rendre la gifle qu’il vient de recevoir, à MAHAMDOU ISSOUFOU. C’est ainsi, qu’il a décidé de se rallier à l’opposition qu’il a pourtant largué au crépuscule du deuxième tour de l’élection présidentielle de 2011. Pour rappel, le même HAMA AMADOU était à l’initiative de la création de l’Alliance pour la Réconciliation Nationale, devenue aujourd’hui la Coalition regroupant les partis de l’opposition. Cela ne l’avait pourtant pas empêché de quitter la même coalition sous les regards médusés de MAHAMANE OUSMANE et SEYNI OUMAROU, qui, pourtant, pensaient avoir pris toutes leurs précautions pour éviter un tel effritement. Certains amis politiques racontent même que la création de l’ARN n’a été rendue possible que sous la condition d’un engagement pris sur le livre saint.
A défaut de trouver des alliés, les différents protagonistes se voient obliger de s’allier aux morts et aux diables, l’essentiel reste les élections de 2016, le peuple attendra encore quelques temps, il saura rester sage comme à son habitude. Ainsi, un second deal serait passé entre HAMA AMADOU, MAHAMANE OUSMANE et SEINI OUMAROU et l ‘ARDR en constitue le fruit de ce complot politique. C’est pourquoi, je ne cesse de m’interroger sur le nombre de fois qu’il faille que des hommes, comme ce trio se réconcilie pour enfin se mettre sérieusement au travail ? Pendant ce temps le peuple meurtri peut se débrouiller tout seul. Dans ce méli-mélo en guise d’entrée avant 2016, ISSOUFOU se veut le facilitateur des alliances. Certains trouvent ces alliances, pour le moins, curieux et ce, d’autant que ces grandes manœuvres laissent la population totalement indifférent. Les observateurs sont unanimes sur une chose: deux perdants sont à notés. Le premier c’est le Peuple, qui nourrissait d’espoir en cette classe politique qui n’est pas prête d’en finir avec les querelles intestinales. Le second perdant, c’est incontestablement le président de la République qui a berné tout un peuple sur son programme de renaissance.
Il ya encore deux ans, on pouvait voir sur les murs des villes d’immenses affiches à son effigie portant ces mots « Guri Daï Daï Lokaci ». Il avait juré qu’à la fin du quinquennat il y aurait en total 500.000 emplois pour les jeunes en raison de 50.000 emplois par an, aujourd’hui l’histoire donne raison à ceux qui comme moi, voyaient en ce programme une chimère, un engagement irréaliste pour qui connait la situation économique et financière du Niger. Pour mieux s’en convaincre il importe de rappeler les huit points inscrits à son programme que nous nous attelons à commenter avec rigueur « 1. Le Niger ayant besoin d’Institutions fortes plutôt que d’hommes forts, il s’engage à bâtir des Institutions démocratiques fortes, crédibles et durable. La République a besoin de respectabilité.
Malheureusement, la pléthore institutionnelle de la 7éme République n’a servi que de cadre de remerciement aux différents partis qui ont soutenu la coalition. En l’espèce les hommes ne sont pas forts les institutions encore moins
2. Faire face aux menaces multiples sur notre espace sahélo-saharien est un impératif majeur. Il s’engage à assurer la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national.
Ce point semble être le domaine de définition de toute la politique du Guri système, et les nigériens l’ont soutenu dans cette perspective, mais cela n’a pas permis au Niger d’éviter le pire en ayant pour la première fois de son histoire et ce en dépit de sa position géographique, été victime d’actes terroristes lourdement meurtriers.
3. L’analyse économique indique chaque fois que lorsque les investissements publics baissent, l’activité économique faiblit et les indicateurs sociaux se dégradent. Il considère ainsi que la relance économique et la promotion sociale reposeront, au moins pour une décennie, sur les investissements publics. C’est pourquoi il entend mobiliser plus de 6 000 milliards FCFA sur la période du mandat, par l’action conjuguée d’une dépense publique plus efficace et d’un accroissement sensible des ressources extérieures.
Cette somme même si elle arrive à être mobilisée, elle n’a pas permis aujourd’hui à mi bilan, d’atteindre l’objectif assigné. Les indicateurs sociaux continuent toujours à se dégrader. Le pouvoir d’achat du citoyen continu à s’affaiblir et le train de vie de nos concitoyens soumis à rude épreuve.
4. Plus de 900 milliards FCFA à l’agriculture et à l’élevage afin d’une part d’assurer la sécurité alimentaire à travers l’Initiative 3N «les Nigériens Nourrissent les Nigériens», d’autre part accroître les revenus des paysans et des éleveurs. Ce cercle vertueux ainsi amorcé constitue le levier du développement de notre pays.
Le Niger fort de son activité agricole, n’a à ce jour, pas encore oublié les douloureux souvenirs des récentes crises alimentaires, ce malgré la création de l’agence chargée de la mise en œuvre de l’initiative dit 3N.
5. Plus de 600 milliards FCFA à l’hydraulique urbaine, rurale et pastorale. L’accès à l’eau pour tous est sa priorité.
Les nigériens attendent encore l’accomplissement d’une telle action fort louable.
6. Plus de 600 milliards FCFA dans les infrastructures et l’énergie. Investir dans les routes, les pistes rurales, les chemins de fer et l’électricité constitue le facteur principal sans lequel il n’y a pas de développement.
7. Plus de 1.500 milliards FCFA au profit de l’éducation et 600 milliards FCFA à la santé, afin d’améliorer significativement les indicateurs sociaux facteurs clés pour une société en développement.
L’école nigérienne est encore en panne et son système sanitaire toujours à la recherche de l’équilibre.
8. La combinaison de toutes ces actions économiques et sociales permettra la création de 50 000 emplois par an au profit des jeunes. La cohésion de notre société passe par une offre d’espérance pour la jeunesse.
Ne confondons pas les chiffres depuis 2 ans, moins de 5000 emplois ont été créés. Les mathématiques sont des sciences exactes, la politique est tout autre.
Voilà pourquoi, les nigériens, avaient voté pour Mahamadou Issoufou. En le mettant-le à l’épreuve, en lui donnant l’occasion d’appliquer ce programme, le nigérien entend amorcer le décollage de son développement. Il a même été souligné que les promesses contenues dans le programme seront tenues car celui qui en est porteur fait ce qu’il dit et dit ce qu’il fera. Le 12 mars 2011, en votant donc pour la renaissance, le nigérien entendait décider de sa destinée, rompre définitivement avec le spectacle politique délirant auquel il était habitué».
Voilà en résumé les tares que cachent nos hommes politiques, et cacher une tare n’est pas la guérir, d’autant que ces mesures artificielles finissent par être d’un grand coût qui freine les possibilités de développement économique.