A une semaine de la fête musulmane de l'Aîd El Kebir ou fête du mouton, qui sera célébrée au Niger le 15 octobre prochain, la recherche du précieux mouton pour le sacrifier constitue la principale préoccupation pour les chefs de famille, en ville comme à la campagne.
En effet, le sacrifice du mouton qui est recommandé à tout musulman nanti, pour perpétrer l'acte du Prophète Ibrahim, est devenu de nos jours au Niger, plus qu'un rite religieux, mais une contrainte sociale dont tout bon père de famille musulman doit s'en acquitter, pour l'honneur.
Le bélier qui était abordable sur le marché il y a seulement quelques mois, se vent aujourd'hui à prix d'or, malgré l'abondance du produit sur le marché.
En dépit de leur situation de précarité économique, les pères de familles font pieds et mains pour se procurer l'indispensable mouton avant le jour de la fête. Alors que de l'avis de beaucoup de prêcheurs musulmans, le sacrifice du mouton est imposé, selon les préceptes musulmans, aux nantis.
Par ailleurs, cette année, comme pour compliquer le sort des populations, la fête de tabaski coïncide avec la rentrée scolaire, toutes choses qui occasionnent de dépenses ostentatoires, à un moment où le pays connait une flambée des prix exagérée des produits de première nécessité.
L'on constate certes une relative abondance des moutons, avec un bon embonpoint, sur le marché, et même dans les artères de la capitale avec les vendeurs ambulants, mais cette année, comme toutes les années où le pâturage est abondant, le prix n'est pas à la portée des maigres bourses. Les moutons sont jugés très chers comparativement au pouvoir d'achat du Nigérien.
Pour se procurer le bélier, l'on doit débourser nécessairement entre 100 000 à 400 000 FCFA, selon la qualité et la variété. Aussi, du fait de cette cherté qui, du point de vue des acheteurs, ne se justifie pas, les clients se font encore rares. Ils ne se bousculent plus comme d'habitude, les veilles de fête de mouton.