Il n’est pas superflu de rappeler que les scrutins présidentiels et législatifs de Février 2016 ont été gravement émaillés d’irrégularités flagrantes, de fraudes massives, de violences et d’achats de conscience sur les citoyens. Quant au second tour des élections présidentielles, il eu lieu pendant que le challenger Hama Amadou était toujours détenu à la prison de Filingué et nombre de ses camarades arrêtés.
Tout cela intervenait dans un contexte de crise politique né de la rupture avec le principal allié du régime le MODEN-FA / LUMANA-AFRICA et de l’échec de la tentative de formation d’un gouvernement d’union nationale. Le moment fort de cette stratégie délibérée du passage en force était basé entre autres sur l’instrumentalisation de certaines institutions chargées de l’organisation et du traitement des questions électorales.
L’opposition a pris part aux scrutins alors qu’aucune de ses exigences relatives aux conditions minimales d’organisations d’élections transparentes n’a obtenu de traitement satisfaisant. Le souci était de préserver la paix et la quiétude sociales à tout prix.
Aujourd’hui, encore, dans la perspective des élections locales, le pouvoir entend reconduire la même stratégie au regard des éléments suivants :
Un décret scélérat est pris en catimini pour mettre fin à la prise en charge par la CENI des délégués des partis politiques et des organisations de la société civile ; limitant la composition de cette institution aux partis disposants de moyens d’assurer la représentation de leurs délégués ;
Un militant notoirement connu, candidat aux élections législatives sous la bannière est nommé à la tête du Conseil d'État, en violation de la loi (les dénonciations du SAMAN se passent de tout commentaire) et du principe de la séparation des pouvoirs, dans le dessein manifeste de manipuler les résultats des élections locales ;
La non reconnaissance à l’opposition de son droit de membre à part entière du CNDP, se traduit par la convocation de sessions de cette institution sans consultation préalable et sans possibilité de préparation la cession au mépris du Décret créant le CNDP et de la pratique en cours ;
Il vous souviendra à titre de rappel que l’opposition avait fait face à de multiples refus de convocation du même organe avant la tenue des trois scrutins présidentiels et législatifs ;
Tout ceci procède de manœuvres dilatoires pour repousser indéfiniment l’organisation des élections locales et placer ainsi les partis de l’opposition devant le fait accompli. C’est pourquoi, les partis membres du FRDDR :
Déclinent l’invitation à la réunion du CNDP convoquée dans de telles conditions ;
Exigent un minimum de respect de nos lois et rappellent que l’existence d’une opposition est ce qui fonde le multipartisme actuel. En tout état de cause, les partis membres du FRDDR réaffirment leur détermination à se battre pour assurer la régularité et la transparence des scrutins à venir.